La phase de décollage serait imminente !

Le groupe BT Immo Group s’intéresse depuis 2013 au site militaire. Son but : y créer, sur 320 hectares, une plateforme e-commerce et e-logistique qui serait la plus grande du genre en Europe. Mais l'instruction du dossier n'est pas terminée.

David Taïeb, dans la salle des fêtes d’Epinoy, pour le début de la présentation du projet avec explication sur plans...
David Taïeb, dans la salle des fêtes d’Epinoy, pour le début de la présentation du projet avec explication sur plans...

Fin 2018 – mais soyons prudent car les procédures administratives ne sont pas terminées –, les travaux de réalisation du projet «e-valley», porté par le groupe d’investisseurs spécialisés dans l’immobilier BT Immo Group, pourraient démarrer… Cette année, on va aussi célébrer les dix ans de l’annonce faite par l’État de son intention de fermer et de céder la BA 103. L’ampleur du projet privé de reconversion explique sans doute la patience de David Taïeb, PDG du groupe en question, vis-à-vis des procédures d’acquisition et des dispositions réglementaires. Il est intéressé par l’ex-base aérienne au moins depuis 2013 et considère toujours son projet comme «unique en Europe». Ses clients potentiels ont dû eux aussi patienter, voire certains se décourager entre-temps… Il s’agit de créer sur 320 hectares une plateforme dédiée au e-commerce et à la logistique. L’investissement serait de l’ordre de 300 à 400 millions d’euros. Il porte sur un total de quelque 700 000 m2 de bâtiments, à construire ou à réhabiliter, à vendre ou à louer. 1 300 emplois en tout sont annoncés, avec même l’implantation d’une antenne de Pôle emploi sur le site.

Instruction lancée

David Taïeb, le PDG de BT Immo Group, porteur du projet, aux côtés de Gilbert Théron, maire d’Epinoy (62).

La transaction entre l’État et les collectivités locales n’a été conclue qu’en avril 2017. Et tant que les nouvelles intercommunalités nées des fusions récentes (communauté d’agglomération de Cambrai, dans le Nord, et la communauté de communes Orsatis– Marquion, dans le Pas-de-Calais) n’étaient pas officiellement propriétaires, la revente à l’investisseur ne pouvait être vraiment négociée (environ 5 millions d’euros). Où en est-on ? Le 23 février, à la mairie d’Epinoy (62), la formalité du dépôt des demandes de permis de construire a été mise en scène devant les médias, ce qui a lancé la phase d’instruction par les services préfectoraux. Dans la mairie de Gilbert Théron, avaient été exposés les nombreux cartons contenant les documents à fournir à l’administration. M. Taïeb a espéré que le travail des services de l’État serait maintenant rapide.

«L’investisseur souhaite une ouverture des deux premiers bâtiments en septembre 2019»

Début des travaux fin 2018

Ce jour-là, David Taïeb, premier à prendre la parole devant les élus, a expliqué qu’un site Internet allait bientôt permettre de suivre les évolutions du projet, que l’équipe locale de BT Immo Group allait s’étoffer prochainement et qu’un bureau de vente et de location allait être installé dans les mois qui viennent. L’investisseur envisage de poser la première pierre cet automne, une fois la procédure administrative terminée, et souhaite une ouverture des deux premiers bâtiments (sur les huit prévus) en septembre 2019.

À quoi ça ressemblera le projet

Le futur projet devrait contenir huit bâtiments représentant une surface globale de 550 000 m2. ©Artefacto

Ce projet «e-valley» comprend a priori plusieurs tranches. Leur réalisation dépendra du succès et du rythme de la commercialisation. Guillaume Losfeld, l’architecte tourquennois de ce projet, expliquait le 23 février qu’il était question de créer huit bâtiments représentant une surface globale de 550 000 m2, principalement des entrepôts, divisibles en cellules, avec environ 50 000 m2 de bureaux et de locaux techniques. Les anciens bâtiments militaires (85 000 m2 en tout) seront intégrés à ce projet pour notamment abriter des services. La première phase de travaux serait réalisée au niveau des pistes de l’ancienne base aérienne. Sur le site, six sociétés du groupe doivent s’installer et se partager le travail : fonctionnement général, magasins, sécurité, espaces verts, bâtiments existants, «courant faible et Internet». Les entrepôts seraient adaptables, modulables et équipés des dernières technologies dans les domaines de la domotique et de la robotique. À l’image de l’ex-base militaire, les espaces seront fonctionnels, avec quais, aires de manœuvre, zone de vie, bureaux, ateliers, parkings, dessertes. Une gamme de services mutualisés devrait finir de faire de e-valley un vrai parc à thème. Qui va s’implanter là ? Pour l’instant, officiellement, David Taïeb n’en donne aucun. Il a juste évoqué le secteur textile et le e-commerce hybride (retrait en magasin ou livraison à domicile) Quoi qu’il en soit, le projet mise sur la forte croissance constatée du e-commerce en termes de chiffres d’affaires et de transactions, et ces activités exigent d’importantes surfaces de stockage ainsi qu’une logistique complexe et efficace. Si le groupe BT Immo a choisi le Cambrésis, c’est en raison des surfaces offertes par l’ex-BA 103, de la proximité des liaisons (autoroutières notamment) vers Paris, l’Europe du Nord et les ports (Calais, Anvers, Le Havre).