La ministre de la Transition écologique voit la Somme «exemplaire»

En déplacement à Morcourt, à 30 km à l'Est d'Amiens, Agnès Pannier-Runacher a pris connaissance des actions menées dans le cadre de la COP départementale et a visité le chantier de restauration d’une tourbière soutenue par l'Union européenne.

Agnès Pannier-Runacher et Cassandre Chombart. © Aletheia Press / DLP
Agnès Pannier-Runacher et Cassandre Chombart. © Aletheia Press / DLP

Ce 18 avril, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, était en déplacement à Morcourt. Malgré «l’alerte budgétaire» lancée quelques jours plus tôt par François Bayrou et la volonté affichée de réaliser 40 milliards d’euros d’économies en 2026, la ministre a assuré qu’elle continuerait d’agir en mobilisant les fonds européens, le Fonds Vert ou encore la Dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR).

«Avec François Rebsamen [ministre de l’Aménagement du territoire, ndlr], nous voulons verdir toutes les politiques des collectivités locales», assure Agnès Pannier-Runacher. Insistant sur attentes sociétales, elle ajoute : «Les élus locaux, que vous êtes, portent de nombreux projets autour de l’écologie, parce que c’est ce que demandent les habitants». Ainsi, la ministre annonce le lancement d’une nouvelle édition du Loto de la biodiversité ainsi qu’une grande consultation sur la restauration de la nature prévue fin mai. «Il y a de très grands enjeux autour de la protection de la nature, et je sais que les actions menées dans la Somme en font un département exemplaire en la matière», souligne-t-elle.

Recenser les initiatives

Comme une illustration à ce propos, Rollon Mouchel-Blaisot, préfet de la Somme, a présenté les ambitions portées par la COP départementale. Lancée en décembre 2023, celle-ci vise à impliquer l’ensemble des acteurs du territoire – collectivités locales, acteurs économiques, associations, experts, etc. – afin de faire résonner les grandes orientations nationales au niveau départemental.

En 2024, des rencontres thématiques sur la sobriété foncière, l’eau et les énergies ont ainsi été organisés. «Cela a permis de recenser les bonnes pratiques et d’élaborer le plan de la COP 2, que nous avons récemment mis à jour. Il montre qu’il existe, dans la Somme, une multitude d’initiatives sur tous les sujets liés à la transition écologique», détaille le préfet. Quelque 370 projets ont ainsi été recensés. «Les questions de méthode, de participation, de compréhension, d’acceptation sont, à mes yeux, essentielles pour que la transition écologique soit perçue comme un vecteur de développement, et non comme une contrainte», insiste-t-il.

Une tourbière restaurée

À l’issue de ces échanges, Agnès Pannier-Runacher s’est rendue dans les marais de Morcourt, qui abritent une tourbière en pleine restauration. «La commune s’est engagée sur ce projet il y a une dizaine d’années. Cela a été très difficile au départ de le faire accepter : les chasseurs, les pêcheurs étaient assez dubitatifs», se souvient Didier Demaison, maire de Morcourt. L'élu se réjouit de ce chantier d’envergure qui devrait s’achever fin 2025.

Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme européen Life Anthropofens, qui œuvre pour la préservation et la restauration de 480 hectares de tourbières dans les Hauts-de-France et en Wallonie. «Dans la région, nos tourbières sont largement dégradées et ne sont plus capables de remplir leur rôle, à savoir le stockage du carbone, la rétention des eaux en cas de crue ou leur restitution en période de sécheresse», explique Cassandre Chombart, coordinatrice de Life Anthropofens. À Morcourt, les travaux ont consisté à remettre la tourbière en eau et à préserver la tourbe. Ces actions ont nécessité 1,2 million d’euros, dont deux tiers ont été financés par Life Anthropofens.