La MIEF : l’emploi et la formation accessibles à tous
Fin septembre s’est tenu le forum Transport, logistique et fret aérien à Senlis où une trentaine d’entreprises locales de ce secteur se sont réunies pour proposer des offres d’emploi et de formation. Organisé par la Maison de l’emploi et mission locale de l’entreprise et de la formation (MIEF) Valois-Senlis-Chantilly et Pôle emploi, ce forum est l’occasion de pointer les secteurs qui recrutent mais aussi de faire connaître la MIEF, qui est au coeur des problématiques liées à l’emploi.
Les demandeurs d’emploi ont pour la plupart le réflexe de se rendre au Pôle emploi le plus proche de leur domicile. Pourtant, selon certains profils, objectifs ou même situations personnelles, le Pôle emploi ne peut répondre à toutes les demandes. Peu connue, la Maison de l’emploi mission locale de l’entreprise et de la formation (MIEF), qui se trouve sur cinq sites (Senlis, Chantilly, Crépy-en- Valois, Nanteuil et Betz), aide les demandeurs d’emploi et de formation ainsi que les créateurs repreneurs d’entreprise, en prenant en compte l’environnement de la personne. Les problèmes ne sont donc pas à occulter (illettrisme, handicap, discrimination…) mais plutôt à exprimer pour qu’une solution adaptée soit trouvée dans la mesure du possible. « La MIEF cible un public défavorisé et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que son objectif soit atteint et aider chaque personne au maximum car nous dirigeons les profils en fonction des demandes locales », résume Hervé Dallongeville, le directeur. La MIEF ne concurrence pas Pôle emploi mais, au contraire, le complémente. Par exemple, si une personne trouve un emploi mais n’a pas le permis de conduire ou les moyens de le passer, la MIEF, selon le profil de la personne, peut aider au financement du permis de conduire. En 2011, la structure a d’ailleurs financé 112 permis et prêté 12 scooters.
Entreprises locales
Le but de la MIEF est surtout de convaincre les entreprises d’embaucher certains profils. « Nous rencontrons les entreprises qui recrutent et une fois que nous avons un ou plusieurs candidats, c’est à nous de sensibiliser l’entreprise pour qu’il y ait une confiance dans le candidat, donc dans nos services », explique Philipe Boulland, le président de la MIEF.
Au-delà du recrutement, les entreprises sont accompagnées dans d’autres démarches : valorisation de leur activité à travers des forums ou formations, proposition de bilan de compétences ou d’aide dans la validation des acquis de l’expérience (VAE) de leurs salariés ou encore « à acquérir des marchés extérieurs » signale le président, sensible au fait que les entreprises locales peuvent évoluer vers d’autres marchés.
Mais la MIEF entend aussi, avec son expérience au quotidien, agir dès le plus jeune âge. Les résultats le prouvent : beaucoup de personnes se retrouvent dans des situations précaires car non diplômées, ne maîtrisant pas la lecture, l’écriture ou d’autres bases élémentaires.
Le forum : un lieu de rencontre
« Nous voulons atteindre l’Education nationale et participer à la baisse du décrochage scolaire car c’est à l’école et dès le plus jeune âge que le futur d’une personne se dessine. Nous voulons participer à un gros travail en amont et intégrer les collèges », précise Philippe Boulland, déterminé à faire bouger les choses. Une expérimentation est lancée depuis le début de la rentrée scolaire dans trois collèges : des agents de la MIEF y interviennent pour sensibiliser les jeunes au monde du travail.
Le rôle de la MIEF est donc d’aider les entreprises à recruter et surtout de mettre en avant leur activité, notamment celles peu connues et non issues de formations classiques. Le quatrième forum thématique organisé fin septembre à Senlis sous le thème Transport, logistique et fret aérien a répondu à cet objectif : 700 visiteurs ont eu l’occasion de rencontrer une trentaine d’entreprises locales qui ont fait des offres dans ce secteur, et ont pu assister à des conférences données par des professionnels. « Il existe un ralentissement d’embauche dans ce secteur d’activité mais pourtant c’est un secteur qui embauche et continue d’embaucher car il y a des projets quasi immédiats », constate Hervé Dallongeville. Ainsi, chaque forum permet de mettre en avant des métiers, des entreprises et ainsi susciter des vocations. Un système que la MIEF entend développer. Elle envisage même d’aller plus loin en proposant des offres d’emploi à l’étranger et d’ouvrir un volet européen : la MIEF s’adapte à une société changeante et en perpétuelle mutation…