La MEL joue la carte de l'attractivité au MIPIM
La Métropole Européenne de Lille participait du 11 au 14 mars au MIPIM (Marché international des professionnels de l’immobilier), le plus grand salon international de l’immobilier, à Cannes. L'occasion pour la MEL, troisième marché tertiaire français après Paris et Lyon, de dévoiler ses atouts et son attractivité auprès des investisseurs français et européens. Elle a également profité de cet événement incontournable pour lancer des Appels à Manifestation d'Intérêt (AMI). Zoom sur ces cinq futurs projets.

Dans
un contexte où l'immobilier de bureaux est en perte de vitesse après
deux années exceptionnelles post-covid en 2021 et 2022 , certaines
grandes métropoles françaises ont déserté le MIPIM. La MEL quant
à elle a fait le choix inverse : «C'est
toujours important d'être présent à ce salon international afin de
mettre en avant l'attractivité du territoire, nous jauger par
rapport aux autres métropoles françaises et européennes mais aussi
jouer collectif en réaffirmant notre confiance auprès de nos
partenaires. Ne pas y être aurait été une erreur», témoigne Mathieu Corbillon, vice-président de la MEL aux parcs
d'activités et immobilier d'entreprises. Deuxième marché tertiaire
de France après Lyon (hors Paris) avec une moyenne de 200
000 m² commercialisés chaque année et Euralille, troisième quartier
d’affaires français, la MEL a commercialisé 152 000 m² en 2024
contre 194 000 m² en 2023. Une
baisse de 22% à nuancer, compte tenu des trois grands projets de
2023 à savoir le siège de la MEL (le Biotope), la Cité
Administrative de Lille et le bâtiment du département du Nord. «Si
l'on retire ces trois grands projets, on note une baisse de 7% entre
2023 et 2024», tempère Mathieu Corbillon. Au MIPIM, la MEL a réaffirmé son
ambition d'attirer investisseurs et partenaires. Plusieurs lancements
d'AMI en 2025 ont été annoncés à cette occasion.
Euralimentaire : développer un nouveau bâtiment Totem
Le
marché de gros à Lomme, qui s'étend sur 22 hectares, s’agrandit avec la
construction d’un bâtiment totem de 6 500 m² dédié à la
transformation alimentaire et à l’extension des grossistes, mais
pas que. «L'idée
de ce superbe projet est de développer un bâtiment totem regroupant
à la fois les bureaux de la SAEM Euralimentaire, des espaces événementiels et
démonstrateurs alimentaires, une partie incubateur, un restaurant
ainsi que des cellules d'activités».
Sur les 6 500 m², la SAEM Euralimentaire prendrait 50% des
espaces, «cela
rassure les investisseurs»
glisse le vice-président de la MEL pour qui l'objectif est d'aller
chercher de «grands
noms»
pour ce projet. L'AMI sortira au deuxième semestre 2025. Une belle
opportunité pour les investisseurs, concepteurs et exploitants pour
bâtir l’avenir de ce site stratégique.
Eurasanté :
transformer le site Giphar
Le
site d'excellence Eurasanté, qui représente 3 700 salariés et 200
entreprises, poursuit son essor et les besoins en espaces restent
élevés. 94% des terrains du parc sont d'ores et déjà occupés.
C'est tout l'enjeu de l'AMI lancé au MIPIM autour du site Giphar
(5980 m² emprise foncière totale et 630m² emprise du bâti),
acquis en 2024 par la MEL pour optimiser et réinventer l’aménagement
du parc. Devenu
obsolète et non conforme aux normes actuelles, la MEL souhaite y
créer un «emblème» innovant dédié à la filière
santé-biologie-nutrition. «On
remet à la vente le site Giphar pour que les promoteurs puissent
proposer un nouveau bâtiment plus dense. L'objectif est de raser et
redensifier aux nouvelles normes.
Si
l'on veut continuer à développer la filière santé, il nous faut
trouver 100 000 m² de SDP
(surface de plancher), tel
est le besoin sur les 20 prochaines années»
justifie le vice-président à la MEL. À noter que l'AMI a lieu
jusqu'au 26 mai prochain, les auditions de juin à septembre et le
choix du lauréat fin 2025.

Site « Champ libre » : construire un grand projet urbain
Situé
boulevard des Cités Unies à Lille dans une zone idéalement
placée entre le siège de Région, le Biotope (siège de la MEL) et
l'autoroute, «on
peut imaginer un projet entre 10 000 et 25 000 m². Tertiaire,
hôtellerie, logistique urbaine : les portes ne sont pas
fermées, on ne s'interdit rien», indique Mathieu Corbillon. Intégré au projet urbain «d’Euralille
à la Deûle»,
ce projet devra répondre aux exigences environnementales de la
RE2020 et du Pacte Lille Bas Carbone. La MEL invite ainsi les acteurs
publics et privés à imaginer ensemble un projet à la hauteur des
enjeux urbains, environnementaux et économiques de la Capitale des
Flandres.
Stadium à Villeneuve d'Ascq : donner une nouvelle image du stade
Des
investissements de rénovation conséquents ont été récemment
réalisés par la MEL dans le cadre des JO de Paris 2024, à l'image
de la nouvelle résidence de 500 lits. Cette rénovation a amorcé la
reconfiguration du site qui entre
aujourd’hui dans une nouvelle phase de développement. A travers ce
projet intitulé «Réinventons le Stadium», la MEL cherche à
attirer investisseurs, opérateurs immobiliers et exploitants pour
dynamiser l’équipement et ses abords. Il s’agit aussi de
renforcer le rayonnement de l’équipement, via l’exploitation du
potentiel du virage sud en cohérence avec l’activité du Stadium
(5 800m²) et des fonciers adjacents (5 300 m² minimum).
Dans ce projet, la MEL ne vend pas et reste propriétaire du foncier.
«Nous
mettons à disposition des promoteurs une partie des virages. Nous
faisons ce qu'on appelle un bail à construction. La MEL fait
confiance aux investisseurs pour leur créativité afin de redonner
une nouvelle image au stadium».
Commerces et loges pourraient en effet rendre le stade davantage
attractif.

Vélodrome à Roubaix : métamorphoser le parc des sports
Faire
du parc des sports de Roubaix un véritable pôle d’excellence du
sport et du tourisme. Le quartier autour du Vélodrome pourrait être
redynamisé grâce à ce projet alliant musée, restauration,
boutiques et services. «Nous
souhaitons nous inscrire dans la dynamique du Paris-Roubaix, une des
plus célèbres courses de cyclisme, et il manque clairement
aujourd'hui un musée autour du Paris-Roubaix». L'enjeu
est d'accueillir à la fois les sportifs de haut niveau et la
pratique quotidienne. Le projet s’ouvrirait aux habitants tout en
réintégrant un parc paysager au cœur de la ville.