La Lorraine monte au créneau
Dans une France qui reste le pays le plus visité au monde, le potentiel touristique lorrain s’avère perfectible avec une marge de progression importante. Pourtant les lignes bougent avec une communication plus offensive et à l’horizon 2016 les commémorations de la bataille de Verdun.
Les derniers chiffres gonflent à bloc le moral des professionnels du tourisme en France. Notre pays garde son incontestable leadership de destination phare loin devant les États-Unis et l’Espagne. 84,7 millions de touristes étrangers sont venus déposer leurs bagages en France ces derniers mois. Ils ont dépensé 141 milliards d’euros sur le territoire national. Les activités touristiques en France pèsent 84,7 milliards d’euros. Plus que l’énergie (30 milliards), l’agriculture (30 milliards), l’agroalimentaire (25,7 milliards) et l’automobile (11,2 milliards). Pourtant si le soleil touristique s’apprête à briller sur l’été hexagonal, il est très inégalement réparti selon les régions. Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes se partagent la majorité du gâteau des recettes. La Lorraine ne figure pas dans le top ten, générant 18 fois moins de revenus qu’en Île-de-France et 5 qu’en PACA. Notre région a comptabilisé sur les derniers recensements 3,7 millions de nuitées soit 1,9 % du total national. Encore trop souvent cataloguée comme une région de crise industrielle, elle a pourtant de beaux arguments tant par son corpus historique que par ses sites naturels. La Lorraine touristique ce sont 102 offices du tourisme et syndicats d’initiative, plus de 24 000 emplois salariés principalement en hôtellerie et restauration. Soit 3,4 % de l’emploi salarié régional. 25 % de ces emplois sont concentrés autour de Metz-Amnéville, 19 % sur Nancy et sa couronne.
L’élan du tourisme mémoriel
Les sites lorrains les plus prisés demeurent la place Stanislas, la cathédrale de Metz (entre 550 000 et 600 000 visiteurs par an), le complexe de loisirs d’Amnéville-les-Thermes. Les lieux de visite payants les plus attractifs sont le zoo d’Amnéville (près de 600 000 entrées), l’ossuaire de Douaumont (244 000). Suivent le parc animalier de Sainte-Croix et le musée de l’imagerie d’Épinal. Côté musées, les structures nancéiennes ont la cote comme celui des Beaux-arts et le Muséum-Aquarium. Le thermalisme, porté par Amnéville-les-Thermes, s’affiche comme une valeur sûre avec près de 30 000 curistes, répartis également à Vittel, Bains-les-Bains, Contrexéville, Plombières-les-Bains. Quant au centre national d’art et de culture messin Pompidou, il s’impose toujours comme un vecteur d’attractivité incontournable. Le cadre du centenaire de la Première guerre mondiale booste le tourisme de mémoire. Avec en filigrane, le souvenir de la bataille de Verdun en 2016. Le Fort de Douaumont (97 921 visiteurs) et la citadelle souterraine de Verdun (93 830) devraient logiquement voir leurs affluences croître. Pas un hasard si la Région a investi 1,5 millions d’euros pour la rénovation du Mémorial de Verdun. Un important dispositif de communication -via le web- a été également mis en fonction. La Lorraine devra capitaliser sur cet élan mémoriel et saisir la perche pour gravir un échelon important dans le paysage touristique national. Elle a tous les atouts pour réussir.