Confection de lingerie à Wattrelos

La lingerie feel good de Pomm'poire prend de l'ampleur

Confectionnée dans les ateliers de V2D Lingerie à Wattrelos, la lingerie de la marque Pomm'poire fête ses huit ans. Depuis deux ans, l'ex-Miss France Camille Cerf y développe sa propre collection. L'explosion du e-commerce, cette grande figure et la prise de parole sur le bodypositive sont autant de raisons de la réussite de la marque, qui affiche une croissance de chiffre d'affaires exceptionnelle.

La conception de Pomm'poire s'effectue à Wattrelos.
La conception de Pomm'poire s'effectue à Wattrelos.

Selon la dernière étude de l'Institut français de la mode, 17% des clientes achètent leurs sous-vêtements en ligne alors qu'elles n'étaient que 5% il y a huit ans. Le e-commerce ne cesse de faire des adeptes. Une tendance qu'avait vu venir la marque de lingerie Pomm'poire, avec le lancement de sa boutique 100% digitale en 2013.

Depuis ses débuts, la marque observait une croissance de chiffre d'affaires de 25% chaque année.

Et 2020 aura été une année exceptionnelle, avec +35% par rapport à 2019, et passe donc à 2,8 M€ de chiffre d'affaires.

Un savoir-faire et une figure de la région

Pomm'poire est avant tout le fruit d'une rencontre entre Anne et Alexandre Montaye, déjà initiés au marché du e-commerce (notamment via la marque de lingerie pour poitrines opérées Doux for you, revendue depuis), et Tanguy et Quentin Toulemonde, à la tête de l'atelier de conception V2D Lingerie.

Situé à Wattrelos, V2D Lingerie avait déjà le monopole européen de la conception des sous-vêtements des marques Steffy, Morgan et Brigitte Bardot. Mais, ensemble, ils ont imaginé une marque ayant l'objectif d'allier confort, esthétisme et prix, avec un philosophie forte : celle du bodypositive. «On en avait marre de voir des mannequins qui ne ressemblaient pas à aux femmes de la vraie vie et qui ne transmettaient aucune joie de vivre», se rappelle Tanguy Toulemonde.

Le nom «Pomm'poire» rappelle ainsi la diversité des formes de seins. Ses soutiens-gorge vont du bonnet A au bonnet F, et ses culottes, de la taille 36 au 52.

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Des milliers de références se trouvent dans l'atelier.

Une troisième personne s'est récemment ralliée à la marque et à sa cause inclusive. Il s'agit de l'ex-Miss France Camille Cerf, elle-même victime de railleries à propos de son poids à une certaine période. Elle a créé sa propre collection au sein de la marque Pomm'poire. Aujourd'hui, 10% des ventes de la boutique en ligne sont des modèles imaginés par l'égérie.

«Cette collaboration fait suite à une rencontre avec Camille lors d'un événement anniversaire que nous avions organisé à Annecy en 2019, pour fêter nos cinq ans d'existence avec quelques clientes», se rappelle Alexandre Montaye.

Depuis, la Nordiste est présente au moins une fois par mois dans l'atelier de V2D Lingerie pour imaginer ses pièces, accompagnée des 60 collaborateurs sur place (dont une trentaine pour la conception). Ensemble, ils travaillent actuellement sur la future collection, commercialisée en 2022.

Quelques boutiques physiques

Stylisme, infographisme, modélisme, patronnage, essayages... la naissance de chaque création a lieu dans les locaux wattrelosiens.

Situés sur la zone du Beck et de l'Avelin, ces 3 000 m² renferment également l’entrepôt logistique des différentes marques faisant appel au savoir-faire des corsetiers de V2D Lingerie.

Pomm'poire expédie ainsi une centaine de commandes en B to C par jour. En période de solde, ces chiffres peuvent quadrupler.

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Camille Cerf participe à des réunions chaque mois.

Cependant, la marque exporte peu : «Nous avons remarqué qu'il y avait des différences culturelles liées à la lingerie selon les pays de l'Europe», indique Alexandre Montaye.

Le développement la marque continue donc au niveau national. Pomm'poire a déjà trois boutiques physiques, à Abbeville, Tours et Lomme.

Alexandre Montaye confie qu'une signature est en cours de finalisation pour l'ouverture d'une quatrième boutique, près de Lille, en septembre prochain. «Nous avons par la suite l'ambition d'ouvrir deux à trois boutiques en commission affiliation par an, mais nous avançons doucement. On apprend au fur et à mesure : les boutiques physiques nécessitent des investissements et des pratiques RH que nous n'avons pas l'habitude de mener», conclut-il.