La Léontine «maison de passion» est ouverte à Abbeville

Restaurateur à Saint-Valery-sur-Somme, Pierre-Alain Delaby a jeté l’ancre à Abbeville. Il a transformé un ancien hôtel particulier du XIXe en restaurant gastronomique haut de gamme. Il croit en l’attractivité de la capitale de la Picardie maritime.

Noémie et Pierre-Alain Delaby posent dans la salle du restaurant. © Isabelle Boidanghein
Noémie et Pierre-Alain Delaby posent dans la salle du restaurant. © Isabelle Boidanghein

Le 53 rue Millevoye à Abbeville abrite désormais un restaurant gastronomique de 44 places. Il a été baptisé La Léontine «maison de passion». Pierre-Alain Delaby, 33 ans, est épaulé dans l’aventure par son épouse Noémie, qui travaille dans un autre domaine : «C’est un projet de couple», souligne l’ancien gérant durant dix ans du Mathurin de Saint-Valéry-sur-Somme, et diplômé de l'école hôtelière Saint-Martin à Amiens. Il a fermé ce restaurant spécialisé dans le poisson en novembre dernier pour venir s’installer sur Abbeville, où il vit en famille.

Un vrai coup de coeur

Il lui a fallu quatre ans pour trouver l’immeuble de ses rêves. Cet ancien hôtel particulier a été construit en 1898 par un riche industriel du textile, Ernest Lennel de la Farelle, pour sa fille férue d’équitation. Son dernier propriétaire était un avocat reconnu, décédé en 2020 à 97 ans : «Je suis passionné par les vieilles pierres, confie Pierre-Alain Delaby, qui a installé son bureau dans celui de l’avocat. Je cherchais donc une maison ancienne car elles ont été conçues pour recevoir du monde. Tout de suite quand j’ai visité, j’ai eu le coup de coeur. J’ai su que l’on pourrait y aménager un restaurant car il y a un accès indépendant pour accéder au sous-sol de 200  et permettre les livraisons».

Après de longs mois de travaux et de surprises, La Léontine - du deuxième nom de sa fille et le féminin de celui de son fils Léon - a ouvert ses portes le 20 décembre dernier. Une fois la magnifique et imposante grille en fer forgé passée, la cour pavée nous plonge déjà hors du temps. Une fresque sur un mur évoque l’importance du travail des mains d’un restaurateur. Un vaste hall accueillant ajoute une discrétion certaine. Une belle fresque réalisée par Pippa Darbyshire rappelle que la baie de Somme est voisine.

Du jeudi au lundi, les convives prennent place dans la grande salle de restaurant, qui abritait autrement le secrétariat de l’avocat et, derrière une séparation, son salon. Côté décoration, parquet en bois massif, riches moulures, meubles chinés et modernes, lustres et miroirs qui étaient dans l’hôtel particulier font de La Léontine un endroit où l’on se sent bien.

Juste envie de faire bien son métier

Derrière, au printemps, les deux terrasses extérieures pourront accueillir 20 convives, ainsi que des petits évènements (mariages, baptêmes…). Elles donnent sur un parc où trône un bassin d’eau. Il a été rénové. Il va accueillir des plantes aquatiques. Dans le second, un rectangle de terre a été retourné. C’est ici que seront cultivées des herbes aromatiques destinées à la cuisine du restaurant. Sept ruches seront aussi installées ainsi qu’un composteur végétal.

Les débuts sont prometteurs pour Pierre-Alain Delaby qui peut compter sur une équipe de neuf salariés, dont cinq en cuisine et deux apprentis en salle : «Il y a déjà pas mal de réservations et j’ai limité les couverts pour que l’on progresse en allant». Il ne regrette pas d’avoir quitté Saint-Valery-sur-Somme : «Les gens veulent manger vite, pas trop cher. Je voulais retourner à l’essence de mon métier, que les clients prennent le temps de déguster tout en ambitionnant de promouvoir un territoire qui le mérite. Ca me tient au coeur». Avant d’égrainer : «Parc de la Bouvaque, collégiale, château de Bagatelle, église du Saint-Sépulcre, belles bâtisses… Il y a beaucoup à voir sur Abbeville», souligne-t-il.

Côté cuisine, il propose du poisson, tout frais débarqué des bateaux de son père Alain, et de son frère, Jean-Joseph stationnés au Tréport, mais aussi de la viande. Il s’approvisionne à la boucherie Le veau d’or à Abbeville. Pour les fruits et légumes, il fait confiance au Maraichage de Vironchaux. Quant au fromage, il vient de la Fromagerie du parvis à Abbeville.

En fonction de ce que la terre et la mer donneront

Les clients disposent de trois types de formules. Il y a le menu midi express à 39 euros, qui changera chaque semaine suivant la saison et le retour du marché, la carte courte de saison qui évoluera chaque mois et demi environ et une cartes de plats signatures fixe avec : tournedos de boeuf rossini à la Léontine, belle pièce de poisson de l’arrivage entière rôtie à partager pour deux personnes, côte à l’os origine maturée pour deux personnes : «Ce sera en fonction de ce que la terre et la mer veulent bien nous donner», pointe t-il.

Dans le futur, Pierre-Alain Delaby prévoit également d’ouvrir cinq chambre d’hôtes à l’étage, d’aménager une partie des combles en salle de séminaires, de louer les anciennes écuries pour en faire un spa, de transformer la sellerie et le bâtiment attenant qui protégeait les calèches en gite.

Quant au Mathurin, il renaitra dans les mêmes locaux au printemps prochain, sous le nom des Halophytes comptoir rosé de la baie de Somme à Saint-Valery-sur-Somme. Le but sera de proposer de la street food de qualité. Dans cette nouvelle aventure, il s’est associé avec Laurie Graux et François-Xavier Sailly qui gèrent, à deux pas, le restaurant réputé Le Schorre.