La grande évasion…
Mercredi 19 mai, ouverture des terrasses extérieures des restaurants et des bars avec jauge. Même chose pour les anciens commerces malencontreusement désignés comme non essentiels, les musées, les bibliothèques, les médiathèques. Les cinémas, les balcons des théâtres, les salles de spectacle assis font également partie de la liste.
Après le 3 mai dernier, l’étape 2 du déconfinement progressif semble déjà sonner pour certains comme la fin du cauchemar. Une liberté retrouvée déjà plus que palpable le week-end dernier. Les cartes de prévisions routières du pont de l’Ascension ont viré au rouge écarlate dans tout l’Hexagone et les halls des grandes gares nationales étaient bondés, tout comme certains TGV en direction des destinations prisées. L’ouverture des vannes a été totale et il était certain que bon nombre allaient s’engouffrer dans la brèche. «Nous sommes en train de sortir de cette crise sanitaire», assurait, dès le 11 mai, dans les colonnes d’Aujourd’hui en France - Le Parisien, Jean Castex, le Premier ministre. Message, de nouveau exprimé à la grand-messe du 20 heures de France 2. Alors si le sommet de l’État l’affirme, pourquoi s’en priver ? Un genre de passage au vert, mais attention à ne pas sortir des clous tout de même. Les règles sont encore là et le maintien des gestes barrières, le port du masque, l’utilisation du gel hydroalcoolique, la distanciation sociale maîtrisée se doivent de rester des réflexes pour chacun. La campagne de vaccination s’accélère, les vaccins sont aujourd’hui quasiment disponibles à tous, reste juste à savoir jongler avec les réservations sur les différents sites et plateformes et être réactifs histoire de se voir administrer la sainte piqûre libératrice (et efficace ?). Trop tôt cette ouverture du 19 mai ? Bon nombre se la posent cette question même dans les rangs de certains professionnels touchés de plein fouet par la crise sanitaire, restaurateurs en première ligne. Reste qu’à la seule évocation de cette terminologie de réouverture, tous les pans sociétaux semblent renouer avec l’espoir d’un retour à une vie meilleure. Une joie éphémère ? La grande évasion est là, le bout du tunnel pas encore mais on voit un peu plus la lumière. Cela serait dommageable de l’éteindre par des comportements déraisonnables et de renouer avec des temps de nouveaux obscurs. L’avenir et les courbes épidémiques nous le diront...