La franchise, “mutualisation de l’effort et de l’intelligenc

Après un beau parcours de cadre dirigeant dans l’imprimerie, Jean‑Marc Dambrain a souhaité réorienter sa carrière professionnelle et revêtir des habits d’entrepreneur en rachetant à Midas France deux centres, à Arras. Rencontre avec ce chef d’entreprise de 46 ans.

Les équipes interviennent sur tous les organes vitaux d’un véhicule.
Les équipes interviennent sur tous les organes vitaux d’un véhicule.

 

Jean-Marc Dambrain (à droite), à l’accueil du centre Faidherbe.

Jean-Marc Dambrain (à droite), à l’accueil du centre Faidherbe.

La Gazette. Quels sont votre formation et votre parcours professionnel avant cette reprise ?
Jean-Marc Dambrain : Après un bac+2 en maintenance industrielle à Lens et une période militaire en tant qu’ingénieur civil chargé d’étude de marché, j’ai intégré en 1986 l’imprimerie Jean Decoster comme opérateur sur machine que j’ai quittée fin 1995, j’étais alors chef d’atelier. S’en est suivie une période de 16 ans de 1996 à 2011 à l’Artésienne de Liévin, imprimerie régionale très performante. Chef de fabrication dans un premier temps, j’en suis devenu le directeur de production en 1997, puis le directeur général fin 2007 dans un environnement passionnant, l’entreprise étant une SCOP. Durant cette période, j’ai eu la possibilité de passer une maîtrise de gestion à l’Université de Limoges (VAE) en 2002, complétant ainsi mes connaissances en gestion.

Quel a été le facteur déclenchant votre volonté de reprendre une entreprise ?
Je suis né dans une famille d ’ e n t r e p r e n e u r s , mon grand-père étant charpentier de marine (péniche) et mon père, forgeron marine (péniche en acier). Je dirai simplement que mes gênes me prédisposaient peutêtre à devenir entrepreneur, comme créateur ou repreneur. Au cours de ma formation supérieure, on m’a mis dans la tête que l’on faisait au moins deux métiers dans sa vie. N’étant pas créateur à l’âge de 35 ans, j’ai compris que je serai repreneur. Les circonstances ont fait que j’ai repris deux centres Midas, à Arras.

Quelles actions avez-vous menées dans votre carrière pour vous faire penser que vous étiez capable de reprendre une entreprise ?
J’ai eu beaucoup de chance. Mon parcours dans le monde de l’imprimerie régionale m’a conduit, au delà du côté technique que j’apprécie beaucoup, à manager des hommes et des équipes dans des environnements contraints et souvent complexes. Ma forma-tion en maîtrise de gestion m’a permis de mieux aborder le côté gestion de l’entreprise.

Combien de temps s’est-il passé entre l’idée et la clôture du dossier ?
Dès 2009, mon fils Maxime a émis le souhait de travailler avec moi et l’idée de développer un projet avec lui m’était chère. J’ai rencontré en juillet 2010 le directeur régional de Midas France. La possibilité d’être franchisé m’a séduit d’autant plus que je pouvais intégrer Maxime dans le projet. Après la période, je pense classique, de réflexion, montage du dossier de financement et de formations chez Midas, je suis devenu propriétaire des deux centres Midas d’Arras au 1er décembre 2011.

Quels ont été les facteurs prépondérants dans le choix de l’entreprise reprise ?
Passionné d’automobile, ce secteur m’interpellait positivement. Ma rencontre avec les dirigeants de Midas, la découverte du mode de fonctionnement d’une franchise, le fait que deux amis sont déjà patrons de centres Midas, Lens et Dunkerque, ont été des facteurs clés de choix. La franchise, c’est partager, éviter la solitude du dirigeant, appartenir à une communauté, ne pas réinventer l’eau chaude, bénéficier d’un savoir-faire technique, commercial et marketing et disposer d’outils de gestion et de production éprouvés. On peut ainsi se concentrer sur son métier et son commerce. Avoir deux amis dans le métier, accessibles en confiance et à tout moment, est une chance et une véritable valeur ajoutée, d’autant plus qu’il est possible de développer certaines synergies, comme sur les achats, par exemple. Pour compléter ma réflexion, j’ai intégré le fait que ce métier n’est pas délocalisable. J’observe également que l’attente des clients en termes d’offres et de services oblige à toujours être en mode réactif et avant-gardiste qu’un groupe de franchisés apporte avec la mutualisation de l’effort et de l’intelligence.

Quels ont été vos partenaires durant cette reprise ?
Pour le financement de la reprise du fonds de commerce – les bâtiments sont en location – , j’ai retenu le Crédit du Nord, à Arras, qui a bien pris en compte mes attentes de repreneur, un cautionnement étant assuré à 50% par Oséo. Le réseau Entreprendre Artois m’a permis en tant que lauréat de bénéficier d’un accompagnement et d’un prêt à taux zéro de 20 000 euros. Le cabinet comptable In Extenso de Lens a assuré la partie comptable, financière et juridique.

Sur quels critères avez-vous estimé la valorisation de l’entreprise ?
Initialement, les centres appartenaient à Midas France. La négociation a abouti à une reprise du fonds de commerce des deux centres d’Arras avec les outils. La base théorique de rachat hors bâtiments est de 37% de la moyenne annuelle des chiffres d’affaires des trois dernières années. Ce n’est évidemment pas le montant retenu au final. En exploitation, la redevance annuelle auprès de Midas est de 5% du chiffre d’affaire en royalties et 5% pour la communication.

Au final, comment avez-vous trouvé l’entreprise reprise ? Avez-vous été surpris par certains points ?
Je n’ai pas encore un grand recul. La reprise concerne 10 collaborateurs, cinq par centre. L’équipe est solide et maîtrise parfaitement son métier. Ma grande surprise est la qualité technique des opérations. En un mois, je n’ai enregistré aucun retour, ce qui pour un métier de services, est un indicateur très très positif.

Y a t-il eu des moments particuliers depuis la reprise, bons ou difficiles ?
En dehors de mon naturel plutôt optimiste, ce ne sont que de bons moments et une grande satisfaction. Après avoir passé un an en 2010 tous les samedis chez Midas Lens pour découvrir et apprendre le métier, mon fils Maxime a intégré la structure comme chef du centre avenue Churchill. Ce 2e centre est dirigé avec bonheur par Bertrand Occre qui a l’an-cienneté, 25 ans chez Midas, et une grande maîtrise du métier.

Que vous a t-il manqué ou que vous manque-t-il durant cette période de reprise ?
Je bénéficie de la compétence de mes équipes et d’un support sans limite de Midas. Le soutien de mes amis collègues est également un plus. Je prends un grand plaisir à m’investir dans mes entreprises et je suis encore admiratif de la qualité de l’outil de travail, qu’il soit humain ou matériel.

 

Les équipes interviennent sur tous les organes vitaux d’un véhicule.

Les équipes interviennent sur tous les organes vitaux d’un véhicule.

Si vous aviez trois conseils à donner aux futurs repreneurs, quels seraient-ils ?
Il faut être persévérant, prendre des décisions avec une forte détermination à aboutir, le reste suit. Il me semble qu’il faut toujours être en mode projet avec une vision claire du pourquoi et du comment on y va, complétée par des objectifs à atteindre bien caractérisés et mesurables. J’insisterai sur la capacité d’écoute et d’échanges avec toutes les personnes qui gravitent autour de nous. Pour accentuer l’idée, se dire : “Je ne sais rien, les autres savent tout, la connaissance est dans la tête de tout le monde.

Quels sont les projets pour la société que vous avez reprise?
Pour le moment, je souhaite conforter la reprise et assurer une progression de chiffre d’affaires à 2 chiffres qui permettra la modernisation de l’outil de travail existant et son optimisation. Développer d’autres activités connexes à notre métier me séduit, pourquoi pas dans nos locaux actuels. On peut également imaginer la création d’un 3ème centre Midas, mais assurons d’abord l’existant.