La France, l’Europe et la crise

A l’invitation du marché de la gestion privée de la Caisse d’Epargne de Picardie, Philippe Waechter, directeur des études économiques de Natixis Asset Management tenait une conférence-débat sur le thème de "La France l’Europe et la crise".

De g. à d., Philippe Waechter, Laurent Roubin, président du directoire de la Caisse d’Epargne de Picardie, Eric Bengel, journaliste financier et Bertrand Wallon, directeur du marché de la gestion privée de la Caisse d’Epargne de Picardie.
De g. à d., Philippe Waechter, Laurent Roubin, président du directoire de la Caisse d’Epargne de Picardie, Eric Bengel, journaliste financier et Bertrand Wallon, directeur du marché de la gestion privée de la Caisse d’Epargne de Picardie.

 

De g. à d., Philippe Waechter, Laurent Roubin, président du directoire de la Caisse d’Epargne de Picardie, Eric Bengel, journaliste financier et Bertrand Wallon, directeur du marché de la gestion privée de la Caisse d’Epargne de Picardie.

De g. à d., Philippe Waechter, Laurent Roubin, président du directoire de la Caisse d’Epargne de Picardie, Eric Bengel, journaliste financier et Bertrand Wallon, directeur du marché de la gestion privée de la Caisse d’Epargne de Picardie.

L’auditorium de la chambre de commerce et d’industrie de région Picardie accueillait il y a quelques semaines tout ce que la région compte de grandes fortunes. Toutes et tous venaient écouter l’analyse éclairée de Philippe Waechter. Une grille de lecture sur notre environnement économique qui a reçu une écoute attentive de la part des dizaines de personnes présentes ce soir-là. Nous sommes en effet, ici en Picardie, comme partout en France, très dépendants de ce qui se passe dans le monde et plus particulièrement en Asie et notamment en Chine, mais aussi en Europe. « La zone euro est irréversible. C’est un choix politique fort. Les investisseurs ne veulent pas porter la dette, qu’elle soit espagnole, italienne…. La Banque centrale européenne a ce rôle de prêteur en dernier ressort qui permet de relancer l’activité. Et peser ainsi sur les taux d’intérêt pour que les taux d’emprunts deviennent plus compétitifs »,explique Philippe Waechter. Le directeur des études économiques a pour thèmes de prédilection l’analyse du cycle économique, le comportement des banques centrales, l’emploi, et le marché des changes et des flux internationaux de capitaux. Il rappelera donc à l’auditoire à quoi sert le mécanisme européen de stabilité entré en vigueur le 1er juillet dernier pour prendre le relais du fonds européen de stabilité financière afin de parer à toute crise éventuelle. « C’est le coffre-fort pour l’aide aux Etats, poursuit-il. Il prévoit de garantir la mobilisation de fonds pour faire face à une éventuelle défaillance d’un de ses membres et éviter la propagation de la crise à toute la zone euro. En contrepartie, les Etats bénéficiaires devront s’engager à prendre des mesures précises qui conditionneront l’octroi du prêt. Et puis, il y a le projet d’union bancaire afin de dissocier les banques des Etats, attendue avec impatience par les marchés. » Le but est de rassurer l’ensemble des investisseurs dont les entreprises qui investisse

« L’Europe tire vers le bas le commerce mondial »
Bref, la situation globale est médiocre. Avant les moteurs de croissance étaient l’Europe et les Etats-Unis. Aujourd’hui la donne a changé. « Il n’y a plus de croissance. L’économie allemande est ralentie, l’Italie et l’Espagne sont en récession. On a cru à un moment à la bulle immobilière de l’Espagne, dite la Californie de la Méditerranée et les centres de recherche au soleil. Il n’en est rien. Tout cela a explosé. L’ Europe tire désormais vers le bas le commerce mondial. Chine, USA, Europe, aucun ne crée d’impulsion de décalage. La seule région qui tire vers le haut c’est bel et bien l’Asie. Les échanges entre les zones sont très réduits », insiste le spécialiste pour qui la question de l’adaptation à un progrès qui va trop vite est cruciale. Dans un monde globalisé, il faut trouver les moyens de retrouver notre croissance. Un défi important à mener en Europe pour garder notre autonomie et ne pas être dépendant en matière d’innovations techniques. « Différents choix se posent à nous en tant qu’économistes. Soit faire confiance aux marchés et aux taux bas dans le but de maintenir la situation et de conserver la confiance des investisseurs. Soit réduire le déficit public avec le risque de demander des aides supplémentaires aux entreprises. L’idée serait plutôt de mélanger ces deux problématiques. Le gouvernement tient là un rôle majeur », conclut Philippe Waechter qui nous fait prendre conscience que l’économie mondiale marche vraiment sur le fil du rasoir.