La fracture numérique rurale se réduit trop lentement
Un vendredi matin pluvieux juste avant les fêtes : effervescence dans le village-vacances ARTES à Ambleteuse, paisible commune côtière entre Boulogne-sur-Mer et Calais. A l’initiative de Brigitte Bourguignon, députée du cru, Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du numérique, est là pour écouter les doléances des élus locaux sur la fracture numérique. Chacun y va de son expérience ou de sa petite histoire, laquelle est tout le temps malheureuse… La fibre optique est bien présente dans un nouveau lotissement, mais pas à côté ; les propriétaires de gîtes ou de chambres d’hôtes ratent des affaires parce qu’ils ne sont qu’imparfaitement reliés à Internet ; les agents immobiliers voient fuir les clients à cause du manque d’équipement, sans oublier les professions libérales, mécontentes elles aussi.
L’Etat et les collectivités solidaires. Mme Lemaire opine, partage le point de vue que les zones rurales dotées d’une couverture insuffisante ont un sentiment d’abandon. Elle déclare que “l’effort de l’Etat doit se porter sur les zones rurales où ce problème concerne l’économie touristique, les écoles et les professions libérales“. Si les opérateurs sont mis en cause pour leur peu d’appétence à équiper les contrées peu denses en population, il semble que les solutions viendront d’un partenariat équilibré entre les institutions locales et les sphères plus élevées. Tout à tour sont évoqués le plan quinquennal pour le développement de la fibre optique dans le Nord-Pas-de-Calais où l’intercommunalité des Deux Caps prendra à sa charge 1,68 million d’euros pour relier 10 000 prises, tandis que des fonds FEDER sont espérés. Un plan qui n’a pas empêché l’Intercommunalité d’investir 550 000 euros pour réduire les zones d’ombre. Ni la création d’un syndicat mixte pour lutter contre la fracture numérique. Selon Claude Prud’homme, président de la communauté de communes Desvres-Samer, l’objectif tracé est l’offre triple-play pour tout le monde en 2020.
Pas de doute : la fracture numérique se réduit, mais les chirurgiens sont lents…