Au «Norlink Day» à Dunkerque
La filière logistique et portuaire régionale s’interroge sur son avenir
Réuni au terminal à conteneurs du port de Dunkerque, l’ensemble des acteurs régionaux des chaînes logistiques multimodales s’est interrogé sur l’avenir de la filière lors du «Norlink Day». En préambule, une visite sur le site de la future gigafactory de batteries électriques du groupe français Verkor était organisée.
Créée en 2017, Norlink Ports avait pour objectif de structurer les acteurs des ports et de multimodalité (rail et fluvial) dans les Hauts-de-France afin de leur donner une plus grande visibilité et une plus grande force au niveau national et international. Devenue la Fédération Norlink en 2019, la structure fédère désormais l’ensemble de l’écosystème portuaire, logistique et multimodal des Hauts-de-France, avec pour ambition d’être un acteur clé du développement portuaire en tant «qu’apporteur de réflexion, de marché et de rayonnement», selon les termes employés dans la brochure de présentation.
Le 27 septembre dernier, la communauté Norlink s’est retrouvée au terminal à conteneurs du port de Dunkerque autour de son événement annuel, le «Norlink Day», qui rassemble partenaires, clients et acteurs de la logistique régionale. Avec comme thème cette année : l’avenir de cette filière en plein essor à Dunkerque, notamment, grâce au développement exponentiel du trafic conteneurs de son port. «Mais, en ce domaine, il y a encore des parts de marché à conquérir», tel est le message vidéo qu’a délivré le président de Région, Xavier Bertrand, martelant comme un slogan : «Si je veux aller en Europe, je dois regarder vers les Hauts-de-France !» où, s’est-il félicité, «tout le monde joue la même partition, tout le monde joue la même musique».
Développement phénoménal du terminal à conteneurs de Dunkerque
Georges-François Leclerc, préfet de Région, qui se veut un défenseur inlassable des Hauts-de-France depuis qu’il y a été nommé il y a un an, n’a pas manqué d’affirmer qu’«aucune région ne vaut celle où nous sommes», avant de souligner «ses nombreux atouts en termes de foncier et la qualité du dialogue social dans les ports de la région (...), inspirés par le consensus et la création de valeurs». «Les envies sont communes et tous les feux sont au vert pour partir à la conquête de nouveaux clients. Grâce à des investissements dans les grands ports de la région, mais aussi grâce au canal Seine-Nord Europe, la colonne vertébrale de tout ce qu’on veut faire ici !», a-t-il conclu.
Christine Cabau-Woehrel, vice-présidente de l’armateur français CMA-CGM, actionnaire de Terminal Link, opérateur du terminal à conteneurs de Dunkerque, a, quant à elle, salué le travail accompli sur ce terminal qui porte aujourd’hui ses fruits, ajoutant, enthousiaste : «Je suis fière de ce qui s’y passe. En 2022, nous sommes déjà à un trafic de 828 000 conteneurs, on va l’avoir ce million !»
Transports massifiés, économie circulaire, nouveaux modes de transports décarbonés, réseaux énergétiques, énergies renouvelables étaient également au menu de ce Norlink Day qui a aussi été l’occasion pour les participants d’une visite du site qui va accueillir la future usine de batteries Verkor, exemple parfait de la dynamique économique que connaît la plateforme industrialo-portuaire de Dunkerque, pionnière en termes de transition écologique et de décarbonation industrielle.
Sylvain Paineau, l’un de ses cofondateurs, a rappelé le projet : une usine d’une puissance de 16 GW dans un premier temps, avec l’ambition de parvenir à 50 GW pour fournir en batteries le constructeur de voitures Renault, qui sera son premier client ; 1 200 emplois directs sont attendus à l’horizon 2027. Le démarrage des travaux doit intervenir au 2e trimestre 2023 et les premières batteries sont prévues pour être livrées en juillet 2025. Elles devraient équiper dans un premier temps le SUV Alpine Renault.