La filière énergie : prometteuse et mobilisatrice !

Une étude régionale inédite dessine le visage de la filière énergie, qui, avec 6 000 entreprises et 65 000 salariés, en fait un pan indispensable de notre économie. Dynamisée par la transition énergétique, la montée en puissance de la filière pourra faire du Nord-Pas-de-Calais la première région mondiale à basculer dans l’ère post-carbone.

La Troisième Révolution Industrielle implique une réduction de 60% de la consommation énergétique globale.
La Troisième Révolution Industrielle implique une réduction de 60% de la consommation énergétique globale.
La Troisième Révolution Industrielle implique une réduction de 60% de la consommation énergétique globale.

La Troisième Révolution Industrielle implique une réduction de 60% de la consommation énergétique globale.

Plus de 95% de la production d’électricité repose sur quatre grands sites industriels régionaux : la centrale nucléaire de Gravelines, largement en tête avec 69% du courant produit, puis les centrales thermiques de Dunkerque, Bouchain et Pont-sur-Sambre qui se partagent le reste du gâteau. Dans la distribution, plus de 80% des établissements dépendent des opérateurs historiques EDF et GDF-SUEZ, des géants derrière lesquels gravitent bon nombre de «plus petits». Surtout, la filière crée de la richesse et de l’emploi : plus de 8 600 établissements − 1 300 en production-transport-distribution et 7 300 en installation-maintenance. La région compte ainsi 5 900 établissements dont il s’agit de l’activité principale, selon une étude de l’INSEE, auxquels s’ajoutent 2 700 établissements d’activité secondaire (chiffres CCIR). En 2014, 3 000 recrutements ont été annoncés, avec de nombreuses perspectives dans l’éolien, le biométhane ou encore les smart grids1. C’est une montée en puissance de la filière qui représente à elle seule 3% de l’emploi régional. Et qui hisse le Nord-Pas-de-Calais à la 4e place derrière l’Ile-de-France, Rhône-Alpes et Provence Alpes-Côte d’Azur. Si les trois quarts des établissements concernent l’installation et la maintenance, ils ne représentent que la moitié des effectifs, essentiellement concentrés sur Lille et Dunkerque. Quatre secteurs pèsent 60% de l’activité de la filière : la métallurgie, l’énergie, l’industrie agroalimentaire et le BTP.

Exportation. Si deux tiers des entreprises travaillent pour des marchés régionaux ou nationaux, 17% exportent vers l’Union européenne et 7% vers le Moyen-Orient. L’enquête estime le poids des exportations à 6 milliards d’euros, soit un taux d’export de 32%. Seule ombre au tableau, l’innovation reste encore à la marge. Moins de 10% des entreprises interrogées ont déposé un brevet et 14% sont positionnées sur des technologies émergentes (conception de bâtiments, réseaux intelligents et stockage d’énergie). Crise oblige, elles se concentrent d’abord sur le maintien de leur chiffre d’affaires avant de penser à innover… Du tonus et des perspectives, la filière en a à revendre ! Les projets de nouvelles capacités de production sont colossaux et représentent 5 milliards d’euros d’investissement : 400 M€ d’ici 2015 à la centrale thermique de Bouchain, 1 000 M€ au terminal méthanier, 5 000 M€ à la centrale nucléaire de Gravelines mais aussi en éolien terrestre et off shore… L’année 2014 s’est présentée sous de bons auspices pour la filière. Espérons que 2015 poursuive sur cette lancée, en misant notamment sur le marché de l’efficacité énergétique et sur la dynamique engagée par la troisième révolution industrielle, devenue désormais une réalité.

  1. «Smart grid» ou réseau de distribution d’électricité intelligent, qui, grâce à des technologies informatiques, optimise la production, la distribution et la consommation pour améliorer l’efficacité énergétique. C’est l’un des piliers de la troisième révolution industrielle de Jeremy Rifkin.

Bientôt un Euratech de l’énergie ?

Thierry Dhainaut, président du pôle d’excellence régional Energie 2020 à Dunkerque, porte un projet d’envergure : la création d’un «EuraEner», calquant son positionnement sur EuraTechnologies. «Nous avons déjà créé le cluster PM3E avec la CCI Côte d’Opale pour donner de la visibilité aux PME. Nous sommes en train de lancer une étude de faisabilité avec la communauté urbaine de Dunkerque et la Région pour créer, à horizon 2016-2017, un ‘EuraTechnologies de l’énergie’», explique-t-il. Avec, comme pour son confrère lillois, un développement de services adaptés aux PME et start-up, mais aussi une mise à disposition de sites d’essais et la création de sites pilotes… «EuraEner» devrait être basé à Dunkerque.