La ferronnerie d'art a un avenir

A la tête depuis dix ans d'ACSA, entreprise qui était une banale métallerie lorsqu'il l'a reprise, Jean-Michel Defraiteur a déjà atteint depuis quelques années son but : en faire une véritable ferronnerie d'art. Pas question pour lui de s'endormir sur ses lauriers : le développement d'ASCA se poursuit. Et passe par la région audomaroise.

Jean-Michel Defraiteur au travail à la forge.
Jean-Michel Defraiteur au travail à la forge.

Cette fois, Jean-Michel Defraiteur va devoir faire preuve d’imagination pour adapter le sigle ACSA (Atelier calaisien de serrurerie artisanale) qui est la raison sociale de son entreprise. Celle-ci, créée en 1990 par son prédécesseur, a déjà dû changer la signification du second “A” pour passer des “Attaques”, commune d’origine, à “artisanale” lorsque l’entreprise a déménagé à Calais. En la reprenant, au 1er janvier 2006, Jean-Michel Defraiteur change le mot “chaudronnerie”, qui ne lui plaît guère, pour celui de “calaisien”. Seulement, l’entreprise a, voici quelques semaines, quitté la cité des Six Bourgeois pour Saint-Omer. Quid du “C” dans le sigle ? Un problème qui ne semble pas donner trop de souci à M. Defraiteur qui se contente de commenter sobrement : “On continuera avec le même sigle, il est bien connu.

Manque de place. Lorsqu’en 2006 M. Defraiteur reprend ACSA, l’entreprise se situe le long du canal à Calais, dans un atelier étroit. Quelques années de travail passées à se forger une clientèle dans la ferronnerie d’art et notre artisan réalise ce qu’il croit être une bonne affaire : il réunit dans un même lieu son domicile et son atelier en investissant, dans le quartier des Cailloux à Calais, un ensemble immobilier présentant cette double possibilité. L’affaire ne sera que médiocrement concluante : l’irruption d’une entreprise où le bruit est inévitable n’est pas trop du goût du voisinage… Et le manque de place fait très vite sa réapparition. “Plusieurs chantiers de longue haleine monopolisaient toute la place“, explique le ferronnier d’art.

Bienfaits de la commande publique. Ce manque de place est la conséquence d’expérience acquise par M. Defraiteur, mêlant savoir-faire et faire-savoir. Nombreux sont les particuliers qui lui commandent une rampe d’escalier, un meuble, un garde-corps, etc. Cette réputation lui permet d’aborder la commande publique. La réhabilitation de la grille de protection du retable de l’église Notre-Dame de Calais et la réfection du lustre de l’escalier d’honneur de l’hôtel de ville de cette ville voient Jean-Michel Defraiteur lauréat des appels d’offres. Une commande pour un garde-corps au château du Courset, même si celui-ci n’appartient pas à la sphère publique, ajoute à sa réputation. Satisfaction prudente de l’artisan :
Ça bouge un peu, mais rien n’est encore gagné.

Zone du Brockus. Il fallait donc bouger. La recherche d’un nouveau point de chute n’a pas été longue : M. Defraiteur connaissait déjà le propriétaire d’un local sur la zone du Brockus, avenue de l’Europe à Saint-Omer. Ce local présente un atelier de 310 m², un bureau ainsi qu’une autre pièce assez vaste dans laquelle M. Defraiteur aménage actuellement un showroom. Il s’agit d’une “opportunité” suivant son nouveau locataire, qui met également en avant un loyer “pas cher“… Le bruit n’ayant pas le même impact dans une zone industrielle que dans un quartier d’habitations, ACSA a profité de ce déménagement pour acquérir un marteau-pilon qui facilite le formage de certaines pièces. La ferronnerie d’art de Jean-Michel Defraiteur a l’avenir devant elle, de quoi donner du travail à l’artisan, à son salarié et à l’apprenti ( un second est d’ailleurs recherché) qui œuvrent dans l’entreprise.  

 

    

     

Hervé Morcrette

Jean-Michel Defraiteur au travail à la forge.