La ferme florale de Longvic ouvre ses portes en mai
La première ferme florale de Dijon Métropole, le Champ des sourires, sera inaugurée le 24 mai prochain avant de poursuivre avec un week-end portes ouvertes. Ce chantier d’insertion se destine en priorité aux femmes, tout en apportant une production locale au secteur de la fleuristerie.
Deux ans et demi que Flore Geillon s’attelle à faire du Champ des sourires une réalité. Si la première ferme florale de Dijon Métropole est déjà à l’œuvre, elle sera officiellement inaugurée le 24 mai prochain. « C’est un temps pour réunir tous les partenaires qui nous accompagnent depuis le début et pour qu’ils se rencontrent tout en découvrant le résultat du travail mené » souligne la fondatrice désormais directrice.
Acteurs du secteur de l’emploi et financeurs seront présents pour voir la concrétisation d’un investissement de plus de 200 000 euros sur trois ans. Le Champ des sourires bénéficie notamment du soutien de la ville de Longvic qui met à disposition un terrain d’un hectare par l’intermédiaire d’un bail rural de neuf ans. « La mairie finance aussi l’arrivée d’eau, le raccordement à l’électricité et aux eaux usées. » L’investissement, soutenu par la Métropole, le Département ou encore la Région, porte sur le matériel agricole, les serres, le motoculteur, le tracteur, l’outillage et sur l’installation des locaux administratifs et leurs équipements.
Miser sur les femmes
Actuellement, huit personnes en insertion profitent de cette structure de retour vers l’emploi. Les femmes sont les premières bénéficiaires. « Il n’y a, en moyenne, que 30 % de femmes dans les structures d’insertion car les acteurs ont plus de mal à les capter. Les supports d’emploi sont très genrés donc autant les prescripteurs que les femmes n’ont pas le réflexe de les choisir. » Le champ des sourires ne se ferme pas aux hommes mais accueille pour l’instant 80% de femmes.
La directrice identifie deux profils. « On voit beaucoup de familles monoparentales qui ont besoin de s’organiser pour trouver un équilibre entre gestion du foyer et travail. Nous les aidons à trouver un emploi qui leur conviendra. Plus rémunérateur, plus valorisant mais aussi moins précaire et moins fatiguant que certains emplois auxquels les femmes se destinent, comme les travaux de ménage. »
En parallèle, Flore Geillon reconnaît avoir été surprise par un autre profil, celui de femmes avec une reconnaissance de travailleuse en situation de handicap. Souvent diplômées et expérimentées, elles ont dû changer de carrière pour des raisons de santé. A terme, le champ des sourires espère accueillir jusqu’à 15 personnes pour une période moyenne de dix-huit mois.
A l’écoute des fleuristes du territoire
Ce public en insertion cultive des productions de fleurs coupées de saison, respectueuses de l’environnement. Une partie se destine aux professionnels de la fleuristerie, une autre, aux particuliers à travers la création de bouquets distribués dans des points de dépôt dans la Métropole. « Nous comptons environ quatre fleuristes partenaires mais l’objectif est d’en avoir une dizaine. Au printemps, nous avons testé le circuit de distribution, les volumes, les fréquences de livraison… »
La ferme florale a débuté avec des variétés faciles à produire et intéressantes pour les fleuristes comme les narcisses ou les tulipes entre la mi-mars et la mi-avril. « Nous reprendrons notre production en juillet avec, entre autres, les dahlias, les reines-marguerites, les arums, les pois de senteur… » L’objectif final du Champ des sourires est d’élargir sa production jusqu’en 2027, notamment avec des vivaces qui vont mettre deux ans avant d’être exploitables. D’ici là, la structure invite le public à venir découvrir son site de production les 25 et 26 mai à l’occasion de portes ouvertes dans le cadre des 48 heures de l’agriculture urbaine.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert