Métiers de l'industrie

La Fabrique 4.0 a fait halte à Abbeville

La Fabrique 4.0, l’usine mobile de découverte des métiers de l’industrie est restée une semaine dans la capitale de la Picardie Matitime. Environ 500 personnes sont venues la visiter.

La Fabrique 4.0 avait fait halte devant la mairie.
La Fabrique 4.0 avait fait halte devant la mairie.

Une fois n’est pas coutume, la Fabrique 4.0 était installée place Max-Lejeune à Abbeville, en plein centre-ville. Une belle exposition pour ce dispositif financé par l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Hauts-de-France, la région, l’OPCO 2i, la Caisse d’Epargne Hauts de France, en partenariat avec Pôle emploi et la Région académique.

45 000 emplois à pourvoir

Aménagée dans un camion, la Fabrique 4.0 abrite un parcours initiatique et pédagogique, l’occasion unique de piloter une ligne de production, de programmer et de fabriquer dans les conditions du réel. Car le constat est là : 45 000 emplois sont à pourvoir dans la région, dont la moitié avec difficultés, et les candidats manquent. L’une des raisons est la mauvaise image qui perdure atour de ces métiers : « L’industrie aujourd’hui c’est de la technologie, ce n’est plus les temps modernes de Chaplin. Si quelques uns sont motivés par nos métiers, nous aurons réussi notre pari. Nous avons besoin de talents pour fabriquer sur notre territoire », se désole de répéter Jérôme Delabre, président de l’UIMM Vimeu.

Dix mille personnes seraient montées depuis avril dernier à bord de la Fabrique 4.0 : 8 000 scolaires, 1 000 demandeurs d’emploi et autant de professionnels (conseillers d’orientation, psychologues scolaires…) qui ont aussi pour responsabilité de mieux faire connaître ces métiers. Dans le secteur, la Fabrique 4.0 s’est déjà posée à Woincourt et à Friville-Escarbotin, elle doit revenir dans le Vimeu en avril.

« Plus qu'une vitrine, la Fabrique 4.0 est un démonstrateur »

« C’est un beau succès, se félicite Benoît Bartoux, chef de projet de la Fabrique 4.0. Cette semaine, comme nous sommes stationnés en plein centre-ville, nous voyons des personnes qui n’avaient jamais poussé notre porte. Chacun se rend compte que l’industrie est partout et que pour fabriquer le support pour smartphone qui nous sert d’exemple, il faut une trentaine de métiers d’outilleur, à concepteur en passant par usineur et recycleur. »

Benoît Bartoux et Jérôme Delabre.

Environ 500 personnes ont été sensibilisées à Abbeville : des collégiens, des lycéens, des demandeurs d’emploi, des bénéficiaires de l’École de la seconde chance, mais aussi des retraités : « Plus qu'une vitrine, la Fabrique 4.0 est un démonstrateur. Les difficultés à recruter sont connues de tous les entrepreneuses et de tous les entrepreneurs. Il y a aussi les problèmes de mobilités géographique », pointe Pascal Pezeril, vice-président de UIMM des Hauts de France.

À Abbeville, Verescence (360 salariés) notamment spécialisée dans le décor de flacons de parfum, recherche une trentaine de salariés pour cette année : opérateurs de production, trieurs sur verre, conducteurs, experts en automatisme et robotique : « C’est un beau principe cette Fabrique 4.0 car elle va auprès des personnes qui ne connaissent pas l’industrie, méconnue alors qu’il y a une grande richesse de métiers et des évolutions possibles pour les personnes motivées. Je suis intervenue auprès d’une quarantaine de personnes. C’était un public curieux qui a posé beaucoup de questions », commente, pour sa part, Jennifer Capelle, responsable RH.