La dynamique du recrutement des cadres se poursuit
L’enquête menée par l’association pour l’emploi des cadres (apec) au deuxième trimestre confirme la hausse des intentions de recrutement des cadres. Cependant, si le nombre de postes augmente, il devient plus difficile pour les entreprises de les pourvoir.
L’économie française vit actuellement une reprise stable qui s’apprécie sur plusieurs tableaux. L’indicateur le plus observé, le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB), devrait atteindre + 1,6 % cette année, un niveau qui n’a pas été connu en France depuis 2011. En termes d’investissement, celui des entreprises progresserait de + 2,7 % en 2017, alors que celui des ménages est de + 3,7 %. Enfin, le taux de chômage poursuit sa baisse, et devrait atteindre, selon l’Insee, 9,4 % en fin d’année. Cette baisse du taux de chômage résulterait de la création de 220 000 postes. Ce bon climat conjoncturel se reflète sur le moral des entreprises qui continue de s’améliorer. Au deuxième trimestre, 29 % des entreprises interrogées par l’Apec au mois de juin, dans le cadre de sa note de conjoncture, déclarent que leur environnement économique s’est amélioré au cours de l’année, contre 25 % en 2016. Inversement, seules 13 % jugent qu’il s’est dégradé, soit un recul de 2 points. Cet optimisme permet aux entreprises de recruter des cadres. Ainsi selon l’Apec, 58 % des entreprises l’envisagent au troisième trimestre, soit une hausse de 6 points par rapport à la même période de l’année dernière.
Forte disparité entre les secteurs
Malgré le bon moral général des entreprises, la tendance est plus contrastée lorsque l’on regarde de plus près. Ainsi, le secteur de l’industrie a vu le nombre d’entreprises ayant recruté au moins une personne au deuxième trimestre reculer de 5 points (64 % en 2017). Celui du conseil et services aux entreprises connaît aussi un repli, en passant de 49 % à 46 %. Quant au secteur médico-social, la baisse est encore plus importante, de 53 % à 46 % d’entreprises ayant recruté au moins un cadre ce second trimestre. Parmi les secteurs qui s’en sortent le mieux, celui de la construction poursuit son redressement, avec une hausse de 10 points par rapport à 2016. Dans le secteur de la banque et assurance, les réalisations de recrutement des cadres sont nettement à la hausse : 83 % des entreprises du secteur ont embauché au moins un cadre au deuxième trimestre, contre 75 % il y a un an. Autre secteur affichant une situation favorable, celui des activités informatiques, qui gagne 7 points en un an (96 %), conséquence de la transformation numérique en cours. Pour les secteurs du commerce et des transports, ainsi que celui de l’ingénierie-recherche et développement (R&D), la situation reste stable sur l’année, note l’Apec.
Tension croissante pour les recrutements
Le remplacement des départs, retraite et turnover, constitue encore le principal motif d’embauche des cadres (respectivement, 50 et 55 % des cas). En revanche, pour près du quart des entreprises prévoyant de recruter au troisième trimestre, cette décision est dictée par le développement de l’activité : une part qui recule de cinq points par rapport à la même période de l’année 2016. Enfin, dans 13 % des cas, l’embauche suit une réorganisation interne de l’entreprise. Les fonctions les plus demandées sont celles de commercial (41 %), de gestion-finance-administration (36 %) et des services techniques (34 %). En termes de profils recherchés, si la grande majorité des entreprises ciblent les cadres de un à dix ans d’expérience, on peut noter une forte hausse de celles souhaitant embaucher ceux cumulant plus de dix années d’expérience. Idem pour les prévisions de recrutement de jeunes diplômés, au troisième trimestre qui augmentent de six points sur l’année. Revers de la médaille, face à cette dynamique globale des prévisions d’embauche des cadres, les recruteurs connaissent davantage de difficultés pour pourvoir les postes vacants. Ainsi, 66 % des recrutements lancés au dernier trimestre de 2016 sont jugés difficiles (contre 62 % en 2015). Ce phénomène est particulièrement important pour les fonctions informatiques (83 %), études-R&D (74 %), nécessitant des compétences techniques plus pointues, et commerciales (68 %). Des tensions qui, pour l’Apec, devraient s’intensifier et conduire les entreprises à se tourner davantage vers les débutants et les profils plus expérimentés. Tous secteurs confondus, l’association table sur 215 000 embauches de cadres cette année, soit 5 % de plus que l’an dernier. Raph