La dynamique des métropoles
Entre 2011 et 2016, la population résidant en France a augmenté, en moyenne, de 0,4 %, un taux légèrement en deçà des cinq années précédentes, selon les derniers résultats du bilan démographique dressé par l’Insee. À l’échelle des métropoles, la croissance démographique s’est renforcée, au détriment des territoires plus éloignés.
Les grandes agglomérations attirent toujours plus d’habitants. Sur la période 2011-2016, toutes les métropoles françaises, à l’exception de Grenoble et du Grand Paris ont enregistré une croissance démographique en hausse : en moyenne, + 0,7 %, par an (contre 0,3 %, entre 2006 et 2011). Les 22 métropoles françaises ont accueilli 102 600 nouveaux habitants, chaque année, contre 75 800 habitants en plus entre 2006 et 2011. La densité moyenne a augmenté, annuellement, de 7 habitants par km2 entre 2011 et 2016, contre 5 habitants avant 2011. À elles seules, les métropoles réunissent 29 % de la population, sur 2 % de la superficie (France hors Mayotte) et contribuent à la hausse de la population française pour 36 %, contre 22 % entre 2006 et 2011.
Progression des métropoles en province
Dans le détail, la population des métropoles de Montpellier, Bordeaux, Nantes, Rennes, Toulouse et Lyon croît chaque année de plus de 1 %. Avant 2011, seule la métropole de Montpellier atteignait ce taux. Aix-Marseille-Provence est la deuxième métropole du pays par sa population avec 7 900 habitants supplémentaires, par an. Viennent ensuite Strasbourg, Dijon, Toulon, Orléans, et Clermont-Ferrand avec une croissance annuelle moyenne de 0,5 % à 0,6 %, contre 0,1 % et 0,2 %, entre 2005 et 2011. La métropole de Metz enregistre tout de même une perte annuelle de sa population de 0,1 %, en léger ralentissement par rapport à la période quinquennale précédente. La population de Nancy et Nice reste stable, elle augmente à Saint-Étienne et Brest, tout en restant en-dessous de la moyenne nationale. Le Grand Paris concentre 7,026 millions d’habitants en 2016 ; leur nombre a augmenté de 18 790 en cinq ans, en ralentissement par rapport au passé.
Ralentissement dans les communautés de communes
Depuis trois décennies, la démographie des territoires est fortement liée à l’étalement urbain et à la densification des espaces en périphérie des grands centres urbains. Conséquence, entre 2011 et 2016, le dynamisme démographique des communautés de communes a été divisé par deux (+ 0,4 % par an) et se concentre principalement à proximité des métropoles : «au-delà de 30 minutes en voiture de la métropole la plus proche, le rythme de croissance fléchit nettement», indique Vincent Vallès, de l’entité Recensement national de la population de l’Insee, «de plus en plus de communautés de communes perdent de la population, lorsqu’elles sont localisées loin des métropoles sur une large bande centrale du territoire». Ces dernières contribuent pour 29 % à la croissance démographique (soit une baisse de10 points par rapport à la période 2001-2006), et 33 % de la population y vit en 2016. Parmi les facteurs explicatifs de ce ralentissement, on retrouve la moindre attractivité territoriale mais également le solde naturel : le rajeunissement de la population ralentit, l’installation de jeunes ménages se fait plus rare… dissuadés par les dépenses de carburants ?