Réseautage
La difficile mobilisation des femmes dirigeantes en Meuse
Créé il y a deux ans par la Chambre de commerce et d’industrie Meuse Haute-Marne, le réseau Femmes de Tête peine à mobiliser ses adhérentes alors qu’une rencontre est organisée une fois par mois. Si près de vingt-cinq dirigeantes ont adhéré avec enthousiasme, difficile pour la majorité de trouver le temps pour faire vivre ce club 100 % féminin.
«Faites pour cheffer». Avec un slogan dynamique et une envie de soutenir les femmes dirigeantes, la CCI Meuse Haute-Marne a lancé en mars 2022 le réseau «Femmes de Tête». Dès le début de l’aventure, «l’enjeu de ce club n'était pas de faire du business, mais plutôt d’offrir une parenthèse aux cheffes d’entreprise, aux jeunes créatrices ou aux porteuses de projets, un espace de liberté pour échanger», confie Isabelle Allheily-Tatot, responsable du club meusien. Si les adhésions ont été faciles à obtenir, deux ans après sa création, le réseau peine à mobiliser. Et pourtant les organisateurs ont misé sur un rendez-vous mensuel, le lundi entre midi et deux. «L’idée était de trouver un créneau qui puisse convenir au plus grand nombre sachant que le matin tôt ou le soir, les femmes, dirigeantes et mères de famille ne peuvent pas se dégager du temps facilement. Et comme de nombreuses adhérentes sont commerçantes, le choix du lundi, jour de fermeture des boutiques se voulait stratégique.»
Quand les réseaux féminins se rencontrent
Force est de constater que l’enthousiasme est vite retombé. «Nous ne comprenons pas le manque d’assiduité des autres membres. Pourquoi adhérer si elles ne peuvent pas venir ?», regrettent d’une même voix Mélissa Bettenfeld et Émeline Hilaire. Jeunes créatrices, toutes deux, mobilisées, ont vite été séduites par l’adhésion à ce réseau de femmes dirigeantes avec l’envie de sortir de leur isolement et de partager leurs expériences. Adhérentes à d’autres réseaux mixtes meusiens, où elles recherchent le partage, les mises en relation et affinent leurs carnets d’adresses respectifs, les deux dirigeantes assurent attendre autre chose du réseau féminin où la bienveillance et l’écoute sont de mise. Si Isabelle Allheily-Tatot a organisé par le passé des ateliers thématiques autour de l’équilibre entre vie personnelle-vie professionnelle, les réseaux sociaux ou encore les modes de paiement, elle confie qu’elle pourra renouveler son offre à condition que les femmes dirigeantes soient présentes en nombre. Prochain rendez-vous en Meuse, le 19 décembre prochain avec la rencontre de quatre réseaux féminins à l’initiative d’Est’elles Exécutive pour une soirée d’échange et de partage qui aura lieu le 19 décembre prochain à Bar-le-Duc, au restaurant Chez Doudou. Reste à savoir si la formule séduira les femmes en nombre.
A.M.