Viticulture
La Covama met en avant une politique éco-responsable
La Coopérative vinicole de la vallée de la Marne (Covama) vient de construire un nouveau bâtiment qu'elle a entièrement couvert de panneaux photovoltaïques qui vont participer à 8% de ses consommations énergétiques. Plus globalement, la coopérative basée dans le sud de l'Aisne et qui regroupe les marques de champagne Pannier, Jacquart et Montaudon, promeut une politique éco-responsable depuis les années 2000 et s'engage à limiter son impact sur l'environnement.
La Covama vient de s'équiper d'un tout nouveau bâtiment de 800m² qu'elle a couvert de 414 panneaux photovoltaïques, entrés en service en mars dernier. « Nous avons fait le choix d'avoir des panneaux montés en France, ce qui n'est pas courant en ce moment puisque les panneaux chinois coûtent nettement moins cher mais ça n'est pas notre idée, souligne Jean-Noël Pfaff, Directeur général de la Covama/Champagne Pannier. L'énergie produite par ces panneaux ne sera pas revendue mais participera à notre autoconsommation à hauteur de 8% de nos besoins annuels. L'investissement total se monte à 750 000 € pour le bâtiment dont 170 000 € pour les panneaux, les onduleurs et les régulateurs. » L'entreprise estime que cet investissement sera financé grâce à l'économie réalisée au bout de 15 ans et qu'un gain net sera observé lors des dix années suivantes soit jusqu'à la fin de la durée de vie de ces panneaux, estimée à 25 ans.
Réduction de l'empreinte carbone
Cette mise en place de panneaux photovoltaïques est loin d'être une action isolée puisque la plus importante coopérative de la Champagne axonaise, basée à Château-Thierry, promeut plus globalement une véritable politique éco-responsable. Elle étudie par exemple une solution basée sur la géothermie pour son second site industriel basé sur une zone d'activité afin de maintenir au frais ses bouteilles. « Depuis 20 ans, nous n'utilisons plus aucune énergie fossile, ni gaz ni pétrole et nous parlons d'un site industriel qui produit 5 millions de bouteilles de champagne par an, souligne Jean-Noël Pfaff. Nous sommes de grands consommateurs de froid pour réguler nos cuves de vin et nous fonctionnons avec des pompe à chaleur depuis deux décennies déjà. Et avec les dernières générations de pompes, nous récupérons la production de chaleur pour en faire notre eau chaude sanitaire. »
Toujours en matière de
consommations d'énergies et de ressources, l'entreprise est engagée
dans un programme de baisse de consommation d'eau de 30%. Elle le
fait en optant pour des machines fonctionnant à l'eau recyclée en
circuit fermé par exemple dans le domaine du tirage (mise en
bouteilles). Dans son process, l'entreprise privilégie des cuves et
citernes de transport en matériaux recyclés à durée de vie longue comme l'inox, en lieu
et place des fibres à base de pétrole. Les éclairages industriels
et ceux des bureaux sont par ailleurs passés progressivement en LED,
avec allumage et extinction automatique grâce à des cellules de
présence.
Écoconception des emballages
L'entreprise veille aussi à l'écoconception de ses habillages et emballages comme avec la gamme 100% Meunier. Le papier d’impression de cette gamme comporte des caractéristiques spécifiques de conception puisqu'il est composé de papier non couché, mat et lisse, sans bois, et qu'il comporte 15% de déchets de raisin, issus de la vinification. Le papier restant contient 40% de matières postconsommation et fibres recyclées et 45% de pâte de bois vierge. Le suremballage de la gamme est réalisé en 100% kraft sans colle ni scotch.
La Covama peut également se targuer d'envoyer 98,5% de ses déchets dans une filière de valorisation. Elle a aussi mis en place un partenariat avec le lycée agricole et viticole de Crézancy pour la tonte de ses espaces verts sous le mode de l'éco-pâturage. L'établissement scolaire met à disposition une dizaine de moutons pour entretenir le site de l'entreprise. Par ailleurs, la Covama met en valeur le covoiturage auprès de ses salariés depuis septembre 2000. « Nous avons calculé qu'une dizaine de nos collaborateurs pratiquant le covoiturage depuis cette date ont économisé 4,2 km de trajets », souligne le Directeur général de l'entreprise.
Cet ensemble d'actions et
mesures développées dans l'entreprise depuis plusieurs années
témoigne d'une volonté forte de s'engager dans une démarche
éco-responsable. « La raison profonde à cela, c'est que nous
sommes des gens qui travaillons avec la nature, on ne fait rien sans
elle, sans la vigne, il faut travailler sur la durée, précise
Jean-Noël Pfaff. Les vignes se transmettent de père en fils, il
faut être dans cette logique de durabilité, impacter le moins
possible notre environnement, être économe en énergies, en
ressources, en matières premières... Cela coûte cher et cela prend
du temps. Pour faire la mutation d'un site industriel comme le nôtre,
il faut 10 ans, nous n'en sommes pas loin. »