Événement

La Cour d’appel d’Amiens organise son premier Forum de l’égalité

"Référente égalité", la Cour d’appel d’Amiens a décliné cette année un programme d’actions, de sensibilisations et de formations autour de la représentation sociale et stéréotypes, l’égalité professionnelle et les violences faites aux femmes. Dans ce cadre, le 5 mai dernier, le Palais de justice accueillait le premier Forum de l’égalité.

Le Forum a réuni associations et institutionnels autour de l’égalité. (c)Aletheia Press/ DLP
Le Forum a réuni associations et institutionnels autour de l’égalité. (c)Aletheia Press/ DLP

Gendarmerie, avocats, Police nationale, Rectorat, UPJV, délégué du Défenseur des droits, Conseil départemental… tous ont répondu présent, début mai, pour le premier Forum de l’égalité organisé par la Cour d’appel d’Amiens. L’objectif ? Sensibiliser et informer les étudiants, le grand public et les professionnels. « Le sujet de l’égalité doit être porté par tous », souligne Jean-Claude Ester, délégué départemental aux Droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes.

« Dans le monde professionnel, cela passe notamment par une plus grande mixité des métiers, la réduction des inégalités salariales, mais aussi une prise de conscience des entreprises », poursuit-il en évoquant l’index de l’égalité professionnelle qui mesure les inégalités salariales au sein des entreprises d’au moins 50 salariés. « C’est un outil qui permet aux dirigeants d’engager une réflexion sur cette thématique », assure-t-il.

Égalité professionnelle, les chiffres

Sujet régulièrement médiatisé, l’égalité professionnelle reste cependant complexe à traduire en chiffres. L’écart de rémunération nette entre les femmes et les hommes n’a, par exemple, baissé que de 0,8%, entre 2015 et 2018, dans le secteur privé. Cette baisse est de 1% entre 2015 et 2017* dans le public. 

Plus marquant encore, dans le secteur privé, en 2017, seuls 9% de femme figurait dans le Top 1 000 – les 1 0000 salariés gagnant plus de 89 530 euros par mois –. preuve que l’égalité est aussi un choix politique : depuis la loi Copé-Zimmermann, la part de femmes dans les Conseils d’administration d’entreprise du CAC 40 est passé de 10,7% en 2009 à 44,6 % en 2020.

Plus largement, le taux d’activité des femmes reste cependant inférieur à celui des hommes, il est par exemple de -8,8 points pour la tranche 25/ 49 ans. Les femmes ont donc plus de risques d’être des travailleurs pauvres. 

Elles sont également majoritaires à occuper des temps partiels – 79,5% contre 20,5% pour les hommes – y compris dans des secteurs à prédominance féminine -33% pour les femmes contre 9% pour les hommes-. 48% des femmes à temps partiel le font pour s’occuper d’enfants ou de parents dépendants, contre 14% pour les hommes.

Étudiants, salariés et grand public étaient présents lors du Forum. (c)Aletheia Press/ DLP

Prise de conscience

Au-delà des chiffres, l’égalité professionnelle passe par prise de conscience. « C’est une thématique qui a mis du temps à émerger chez nous, notamment parce que la rémunération des professeurs dépend d’une grille salariale », explique Maylis Jeannest, chef de bureau au sein des Ressources humaines du Rectorat d’Amiens. « Il y a cependant matière à réfléchir, notamment sur l’accès aux postes à responsabilités comme proviseur ou proviseur adjoint qui sont beaucoup plus souvent occupés par des hommes », poursuit-elle.

Le Rectorat a d’ailleurs élaboré son premier Plan d’action académique pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes qui sera décliné jusqu’en 2023. Ce dernier est la traduction d’un travail de dialogue social mené entre juin 2021 et janvier 2022. Il doit renforcer les politiques d’égalité, créer les conditions d’un égal accès aux métiers et aux responsabilités professionnelles, traiter les écarts de rémunérations et de déroulement de carrière ou encore prévenir et traiter les discriminations, harcèlement moral ou sexiste.