La Communauté urbaine de Dunkerque lance le débat sur l'eau
L'eau dans la Communauté urbaine de Dunkerque pose question. Comme ailleurs, mais peut-être davantage. Entre les risques d'inondation, les risques de submersion marine et les écarts de prix entre l'est et l'ouest de l'Agglomération, les problématiques sont multiples. Ainsi, il faut pallier par avance les problèmes environnementaux liés à la montée des eaux et aux inondations qui menacent – l'obligation légale pour contrer la submersion est pour 2018 – et arriver à trouver une tarification la plus juste possible.
Trois phases. Ce débat sur l’eau se développera en trois étapes. Tout d’abord, tout au long du mois de décembre, une consultation se fera avec l’aide de l’institut de sondages TNS Sofres. Mille habitants de l’agglomération de Dunkerque seront sondés à travers 25 à 30 questions afin d’évaluer leur satisfaction par rapport au service de l’eau et identifier leurs attentes. “Il faut dépasser le cadre idéologique et être le plus pragmatique possible, avance à ce sujet Patrice Vergriete, maire de Dunkerque et président de la Communauté urbaine. Il fallait essayer de donner à la population l’expression la plus large.” Un benchmark sera établi afin de mesurer les performances des services de l’Agglomération par rapport à une moyenne nationale. Aussi, une consultation sera effectuée auprès des professionnels et du monde économique.
La seconde phase aura lieu de janvier à avril 2016. Il s’agit d’approfondir les enjeux liés à ces problématiques. Après le sondage, un portail internet permettra aux usagers de contribuer à l’enquête. Les groupes d’habitants du territoire pourront, eux aussi, apporter leur contribution. Des experts donneront des conférences sur le sujet, et les élus, les associatifs et les bailleurs seront consultés. La troisième et dernière phase de l’opération se tiendra en juin 2016. Les résultats de ces contributions et consultations seront présentées en conférence des maires, et discutés en conseil communautaire et en comité syndical.
De nombreux objectifs. Les particuliers ne sont pas les seuls concernés. Un service industriel de décarbonatation devrait être mis en place sur la Communauté urbaine de Dunkerque, un argument de plus concernant l’attractivité du territoire. “C’est une ligne directrice pour les dix ans à venir” qui va être mise en place, selon Bertrand Ringot, président du Syndicat de l’eau du Dunkerquois et maire de Gravelines. Les enjeux sont légion. D’abord, la question du fournisseur est importante : qui, du Calaisis ou de l’Audomarois, va fournir l’eau à la Communauté urbaine ? Une question de prix mais aussi de qualité de l’eau. Ensuite, la différence de tarification entre l’est et l’ouest de l’Agglomération (la différence provient d’un découpage particulier : l’assainissement est assuré par une délégation de service public à l’est et à un marché d’exploitation des stations d’épuration pour les six communes de l’ouest) est un problème en soi, qu’il faut régler. De plus, les wateringues vont subir un transfert de compétence, du Département vers le syndicat mixte des wateringues, regroupant le Calaisis, l’Audomarois, la CCRA et le Dunkerquois. Le Département va procéder à quelques investissement fléchés, mais le fonctionnement sera financé par le syndicat mixte. Enfin, la tarification fait débat : faut-il une certaine quantité d’eau gratuite ? Si oui, laquelle, sachant que plus le volume gratuit est important, plus les mètres cubes suivants seront chers. Faut-il une tarification par paliers ou une tarification linéaire ? Autant de questions qui devront être tranchées au mois de juin 2016…