La Chèvrerie de Canaples se développe durablement
Elles étaient dix au début de l’aventure. Elles sont maintenant une centaine. Elles, ce sont les chèvres qui ont fait la renommée de ce petit village situé entre Vignacourt et Bernaville et de leurs propriétaires. Aujourd’hui, près de 5 000 personnes par an franchissent les portes de leur ferme afin de découvrir la fabrication d’un fromage, de la traite à la dégustation finale. Une dégustation qu’ont pu apprécier durant un temps les Anglais et les Allemands, les fromages Canapolitains s’exportant alors hors de nos frontières. S’avérant finalement peu rentable, l’exportation a depuis cessé et les bicottins cendrés, aux baies roses ou encore aux noix sont dédiés à une clientèle plus locale mais tout aussi fidèle. Une clientèle qui peut acheter directement ses fromages à la Chèvrerie ou sur les marchés. « Depuis trois ou quatre ans et le développement des Marchés du terroir, nous faisons celui de Dury, de Corbie et de Villers-Bocage », explique Joël avant d’annoncer que, sous peu, les clients pourront commander fromage mais aussi lait, yaourts et faisselles de chèvre via Internet. Ils pourront se faire livrer dans un point relais, « le premier étant, en attendant quatre autres, chez Sébastien Joly à Saint- Fuscien », précise Joël, qui déclare n’avoir qu’un seul regret, celui de « ne pas avoir pu faire de bio. Mais pour être bio, il faudrait que les chèvres passent 50 % de leur temps dehors et en Picardie, avec la météo, ce n’est pas possible »…
Développement durable
Certains collégiens de la région ont eux aussi la chance de pouvoir goûter aux produits de la Chèvrerie. En effet, pour être en phase avec les objectifs de l’Agenda 21 du conseil général de la Somme, une dizaine de collèges adhérant à la charte Somme produits locaux se font livrer afin de mettre au menu des cantines les bicottins de Joël et Marcel. Des circuits courts demandant peu d’intermédiaires, voire même aucun. « Donc aucun camion bloqué par la neige » ironise Joël. Quant à la nourriture nécessaire aux bêtes, « nous cultivons nous-mêmes les fèveroles, le maïs afin d’avoir la certitude d’être 100 % sans OGM », autant de critères qui « apportent de l’authenticité, du naturel, du terroir dans notre fabrication », se passionne encore Joël. De plus, le fromage est agréé Terroir de Picardie, un label permettant de faire connaître les produits de la région, faits dans la région, avec des produits de la région. En attendant une autre reconnaissance, le label Haute Valeur environnementale (HVE). « Il y a un cahier des charges européen très strict à quatre niveaux, continue d’expliquer Joël. Nous avons déjà le premier, les autres devraient suivre. Le plus dur à obtenir sera le dernier, car il s’agit de remplir un tas de papiers. Il faut que tout soit noté. Et pour une petite exploitation, les procédures administratives, ce n’est pas facile. »