Relance : la CCI Grand Nancy Meurthe-et-Moselle entend aller plus loin...
Les TPE et les PME, les oubliées du Plan de Relance ? La question ne semble même plus se poser du côté de la CCI Grand Nancy Meurthe-et-Moselle. Le 12 avril, François Pélissier, son président, a appelé à mettre en œuvre un véritable plan d’accompagnement de cette typologie d’entreprises histoire de leur permettre de faire face à une éventuelle reprise.
Aller plus loin ! C’est le fil rouge affiché de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle au niveau du Plan de Relance. Et aller plus loin pour les TPE et les PME jugées par bon nombre comme les oubliées du plan étatique. «Le taux de succès des TPE lors de leurs candidatures aux appels à projets de France Relance est à peine de 10 %», assure François Pélissier, le président de la chambre consulaire le 12 avril. Si les mesures de soutien étatiques, régionales et départementales aux entreprises de Meurthe-et-Moselle ont été considérables : 181,3 M€ pour l’activité partielle, 762,8 M€ de Prêts Garantis par l’Etat (avec la grosse interrogation aujourd’hui sur leur remboursement), 133 M€ des fonds de solidarité), il apparaît plus que nécessaire pour la chambre consulaire de mieux flécher les actions du Plan de Relance vers ces entreprises. «Il faut aujourd’hui accompagner cette typologie d’entreprises, aller en chercher des nouvelles. Dans l’Industrie, nous avons suivi 250 industries de moins de 50 salariés depuis le deuxième semestre 2020. Nous entendons en intégrer 150 de plus.» Pour François Pélissier, «aujourd’hui, on ne peut plus raisonner globalement de façon macro mais il faut descendre au plus près de la réalité du tissu économique local.»
Crainte du jour d’après...
Une partie du tissu économique en Meurthe-et-Moselle semble donc toujours s’interroger. «À défaut d’avoir des horizons qui chantent, il devient urgent de tout mettre en œuvre pour rebondir et anticiper notamment les échéances de l’été et de l’automne (...) Alors qu’est engagé un troisième temps de confinement des commerces, que le télétravail est fortement encouragé sans discernement, que la pénurie de matières premières fait craindre le pire pour certaines industries et secteurs, qu’il faut prévenir les difficultés à venir de bien des entreprises, il faut accompagner la relance et préparer la reprise collectivement.» (Côté collectif, il apparaît avoir un peu de plomb dans l’aile depuis quelques temps, échéances de fin d’année des élections consulaires obligent : NDLR). «Notre plan d’actions, ciblé sur les commerçants, artisans, TPE et PME, s’appuient sur les outils consulaires déjà mis en œuvre pour leur permettre de faire face à la reprise.» Une reprise annoncée par bon nombre «mais qui ne sera pas aussi fulgurante que l’on peut le penser. Dans certains secteurs, elle risque d’être saccadée. Bon nombre d’entreprises aujourd’hui affichent cette crainte du jour d’après.» En première ligne les commerces dits non essentiels. «La dégradation est de nouveau palpable depuis le début du mois d’avril et s’additionne aux difficultés cumulées des premier et deuxième confinement», assure Sébastien Duchowicz, le président de l’association des Vitrines de Nancy. Des commerçants nancéiens dont l’inquiétude augmente notamment au sujet du projet de piétonnisation souhaitée par la municipalité (voir encadré). «Dans tous les secteurs, c’est un véritable plan «Massue» qu’il faut actionner. Pour le moment, les entreprises tiennent grâce aux aides mais quand elles ne seront plus là, une spirale infernale pourrait s’enclencher avec un effet domino qui pourrait être fatal», renchérit François Pélissier. Les mois qui se profilent s’affichent déjà comme ceux de tous les dangers...
Piétonnisation à Nancy : l’inquiétude
Piétonniser pour attirer le chaland ! C’est l’un des axes forts de la ville de Nancy aujourd’hui. Une phase de test grandeur nature est d’ailleurs prévu dès cet été (de juin à septembre) et sera déployée progressivement jusqu’en 2023. «La piétonnisation est une demande de certains clients et elle pourra créer une dynamique au niveau du centre-ville», assure Sébastien Duchowicz, le président de l’association des Vitrines de Nancy. «Le problème est que la phase de test envisagée est prévue quand nos commerces sortiront seulement d’une léthargie. Si tout se passe dans le meilleur des scénarios. Les mois d’été vont être vitaux pour bon nombre d’entre nous et cette phase de test de piétonnisation pourrait avoir des effets contraires.» Une concertation entre les acteurs économiques et la ville sur le sujet des mobilités était prévue le 6 avril. Contexte sanitaire oblige, elle a été reportée au 25 mai.