La CCI Amiens-Picardie, première partenaire des entreprises locales

Fany Ruin, présidente de la CCI Amiens-Picardie et 1ère vice-présidente de CCI France, a livré à Picardie la Gazette sa vision pour l’année à venir tout en détaillant les actions portées par l’établissement public, qui a vocation à être un véritable lieu de vie, où chaque dirigeant peut trouver des réponses à ses questions.

Fany Ruin, présidente de la CCI Amiens-Picardie, veut favoriser les échanges de proximité. © T. Hennin
Fany Ruin, présidente de la CCI Amiens-Picardie, veut favoriser les échanges de proximité. © T. Hennin

Picardie la Gazette : Quel regard portez-vous sur le contexte économique en ce début d’année ?
Fany Ruin : Nous traversons une nouvelle fois une période particulière, ce qui crée une certaine insécurité. Ce manque de visibilité est très compliqué à vivre pour les chefs d’entreprises qui ont du mal à se projeter. En décembre 2024, une étude de CCI France indiquait que seuls 59% des dirigeants avaient confiance en l’avenir, ce qui est particulièrement bas : en 2018, nous étions à 83%. Par ailleurs, ils ne sont que 11% à avoir confiance en l’économie française et 20% en l’économie mondiale. Maintenant, que nous avons un Premier ministre et que les élections américaines sont passées, je suis persuadée que la situation va évoluer, cela signifie néanmoins qu’il y a un réel besoin d’accompagnement.

Justement, comment la CCI peut-elle soutenir les dirigeants dans cette période complexe ?
Je suis convaincue que pour les aider, leur redonner confiance, il est important de privilégier la proximité, en favorisant les écosystèmes et les réseaux locaux. Je veux, par exemple, démocratiser les petits-déjeuners au sein de la CCI pour provoquer des rencontres et des échanges entre les entrepreneurs qui ont des intérêts communs, qu’ils soient d’ordres géographiques ou économiques. Nous devons être un accélérateur, un facilitateur de business. En 2024, nous avons accompagné 800 entreprises, notre ambition pour 2025 est d’aller plus loin. Pour cela, nous avons notamment réactivé le réseau des clubs. Aujourd’hui, ce sont 2 000 personnes qui se retrouvent régulièrement au sein de l’un de nos 11 clubs thématiques. La CCI est aussi très présente aux côtés des jeunes créateurs pour les guider dans leurs premiers pas, qui sont souvent les plus compliqués. Les quatre pépinières amiénoises et celle de Villers-Bretonneux, qui accueillent près de 200 structures, leur offrent d’ailleurs un cadre très sécurisant où ils ne sont pas seuls. Casser l’isolement des décideurs fait aussi partie de nos objectifs, y compris lorsqu’ils rencontrent des difficultés. La Cellule est un outil très utile pour cela : elle est constituée d’élus de la chambre qui vont à la rencontre des dirigeants pour échanger en toute confidentialité. Globalement, la CCI est aux côtés des entreprises à chaque étape de leur vie, de la création à la transmission. Nous jouons également un rôle clé dans la formation, avec Interfor et l’ESC Amiens, qui forment les futurs talents destinés à renforcer le tissu économique local. 

Frapper à la porte de la CCI peut-il vraiment être déterminant ?
En 2024, au niveau national, nous avons accompagné plus d’un million d’entreprises, ce qui a entraîné de la création de valeur et généré 16 000 emplois. L’accompagnement des CCI a donc un réel impact économique. Notre objectif est de poursuivre dans cette dynamique.

Y a-t-il des thématiques que vous souhaitez particulièrement investiguer cette année ?
Nous devons être présents sur tous les grands sujets qui traversent la société comme la cybersécurité ou l’intelligence artificielle. Il est important de rappeler qu’une organisation qui utilise l’IA est 30% plus productive que les autres. C’est une révolution que nous ne devons pas louper. La CCI doit aussi aider les entreprises à réduire leurs coûts : leur marge étant de plus en plus faible, c’est aussi un enjeu majeur. Enfin, nous devons pleinement investir le champ du développement durable, accompagner les acteurs économiques à transformer une contrainte en opportunité. D’une façon générale, nous devons continuer à avancer ensemble, à nous appuyer sur des écosystèmes et des réseaux de proximité.