La Catho récompensée pour un projetqui allie ingénieurs et entreprises

C’est une grande nouvelle pour l’Université catholique de Lille et plus largement pour la région. Le 13 mars, Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a annoncé la liste des lauréats de l’appel à projets “Initiatives d’excellence en formations innovantes” (Idefi). Parmi eux figurent l’ISEN, l’ISA et HEI avec le projet Adicode, seule initiative du Nord-Pas-de-Calais à être récompensée.

De gauche à droite, Pierre Giorgini, directeur général de l’ISEN, Thérèse Lebrun, président-recteur de l’Université catholique, et Jean-Marc Idoux, directeur général HEI.
De gauche à droite, Pierre Giorgini, directeur général de l’ISEN, Thérèse Lebrun, président-recteur de l’Université catholique, et Jean-Marc Idoux, directeur général HEI.

 

De gauche à droite, Pierre Giorgini, directeur général de l’ISEN, Thérèse Lebrun, président-recteur de l’Université catholique, et Jean-Marc Idoux, directeur général HEI.

De gauche à droite, Pierre Giorgini, directeur général de l’ISEN, Thérèse Lebrun, président-recteur de l’Université catholique, et Jean-Marc Idoux, directeur général HEI.

Adicode. Huit l e t t r e s qu i désignent le programme “Ateliers D’Innovation et du CO-Design”. Sous cette appellation se cache un constat simple : la nécessité de faire collaborer ensemble des professionnels de disciplines diverses pour mieux innover, et ce, dès la formation initiale. “Un ingénieur doit être bon mais doit aussi connaître d’autres domaines. Nous avons déjà essayé de diversifier la formation des ingénieurs mais il y a des limites. Le but n’est pas d’avoir un ingénieur zappeur, bon à rien et apte à tout”, tranche Pierre Giorgni, directeur général de l’ISEN. Partant de ce constat, l’ISEN, l’ISA et HEI se sont rapprochées pour coconcevoir l’innovation avec des designers ou des marketeurs. Sur le même principe que le coworking, il s’agira de construire “un écosystème avec des étudiants, des chercheurs et des entreprises”, poursuit-il.

Un guichet unique de l’innovation. L’essence d’Adicode naît il y a six mois avec la création d’un centre de codesign d’un investissement de 300 000 €, hébergé à l’ISA. Et 22 projets d’innovation ont déjà été confiés aux six consultants qui étudient la faisabilité de l’idée. Mobivia, Orange, SNCF, Kingfischer (Castorama), EADS, Méo, Oxylane, etc. y ont déjà fait appel. L’objectif ambitieux affiché par les initiateurs d’Adicode : 100 projets par an. “C’est aussi un vrai enjeu pour les PME car, souvent, les problèmes d’innovation se posent côté finances : les PME-PMI n’ont pas les moyens d’avoir leur propre centre de recherche. Adicode est un guichet unique : le projet est analysé par nos étudiants et les entreprises voient s’il est faisable”, détaille Pierre Giorgini. Parmi les projets en gestation : deux étudiants de l’ISA qui travaillent sur un biocombustible réalisé à partir de déchets de boulangerie, ou une collaboration ISEN/IESEG pour transformer son smartphone en guide touristique.

Trois lieux pour trois thématiques. Les Adicode seront installés à la Catho, Eura- Technologies et Humanicité. Avec des spécialités propres à chacun : le hardware à La Catho (ouverture prévue début 2013), le software en cours de discussion à EuraTechnologies et les produits innovants en matière de handicap et de citoyenneté à Humanicité dont les travaux commenceront en 2012. Présenté à Paris fin février, Adicode a rapidement séduit le jury, devenant à la mi-mars le seul projet du Nord-Pas-de-Calais sélectionné dans l’appel à projets “Initiatives d’excellence en formations innovantes” (Idefi). A ce titre, Adicode bénéficiera d’une dotation de 15 M€ sur six ans, sur les 183 M€ alloués à Idefi. Une récompense bien méritée pour un travail de longue haleine entrepris il y a deux ans. “Désormais, nous avons une crédibilité à l’international. Adicode ne peut pas avoir un sens uniquement avec des plateaux technologiques. Il faut aussi un centre de recherche et une bibliothèque numérique”, détaille Pierre Giorgini. “Nous souhaitons aussi développer une formation spécifique aux doctorants en proposant un programme qui les rapprocherait du monde de l’entreprise. Nous allons revisiter notre propre mode d’action”, poursuit Thérèse Lebrun, président-recteur de la Catho. D’ici deux ans, 50% des formations des élèves ingénieurs de 4e et 5e année basculeront vers cette pédagogie par problème, déjà utilisée à Paris, Nancy et Lyon, mais aussi à Louvain-la- Neuve, Stanford et Montréal.