La Carsat fermée du 1er au 17 octobre
La Carsat Nord-Picardie ne s’en sort plus : c’est l’embouteillage en termes de dossiers de demande de retraite déposés et de dossiers à traiter. Résultat : des retards préjudiciables pour les mises en paiement. Conséquence : des mesures drastiques, dont une fermeture totale des agences et points d’accueil retraite. Avec un retour au bon timing escompté début décembre.
Si l’accumulation de demandes de retraites cette année est exceptionnelle, le retard pris dans la mise en paiement de 6 000 dossiers, avec un risque cumulatif exponentiel, est devenu si insupportable qu’il vient d’obliger la Carsat (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) Nord-Picardie à la mise en œuvre d’un plan de production hors norme dont l’objectif est la résorption dans les plus brefs délais des stocks de demandes de droits en cours.
La mesure phare porte sur une «opération d’entraide» au sein des services, avec un premier renfort (du 15 au 30 septembre) de 15 techniciens à l’agence comptable en charge du contrôle et de la validation des dossiers instruits, étape indispensable pour une mise en paiement, suivi d’un second (du 1er au 17 octobre) de 100 techniciens, 10 cadres et 2 formateurs pour aider à l’instruction des dossiers. Cet accompagnement en interne s’appuie sur la fermeture provisoire de toutes les agences et des points d’accueil retraite sur la période du 1er au 17 octobre. Puis, «à partir du 17 octobre, les agences seront ouvertes deux jours par semaine, les jeudi et vendredi, sur rendez-vous exclusivement, les trois autres jours permettant de poursuivre le travail sur les stocks côté ordonnateurs», a expliqué Henri-Pierre Radondy, directeur général de la Carsat, entouré de Florent Gazzerra, de la direction financière et comptable, et de Patrice Rossez, de la direction de l’assurance retraite. L’objectif est la résorption totale des stocks côté ordonnateurs «pour la fin novembre/début décembre, le plus vite possible pour qu’il n’y ait plus de ruptures de prestations».
Comment expliquer ces retards de traitement de la Carsat ? Henri-Pierre Radondy y voit notamment l’effet d’un afflux de demandes pour cause de papy-boom, mais aussi la conséquence des effets liés au calendrier de mise en œuvre de la réforme de 2010, générant une activité plus heurtée qu’auparavant et des effets de l’assouplissement du dispositif des carrières longues. A quoi il faut ajouter une signature tardive de la convention d’objectifs et de gestion 2014-2017 de la branche retraite, qui empêchait le remplacement de départs à la retraite pour quelque 25 à 30 postes et le recrutement de CDD.
Et demain ? Les projections, hors futures réformes, laissent entrevoir de nouvelles périodes difficiles : «fin 2015, puis un répit en 2016 et, en 2017, une année tout à fait importante dès la fin du deuxième trimestre». Soit, après 5 137 demandes en moyenne par mois en 2013, 6 143 en 2014 avec un pic sur le dernier trimestre, 5 450 en 2015, 4 970 en 2016 et 5 922 en 2017. Reste à prévoir «comment anticiper ces hauts niveaux d’activité». Une partie de la réponse peut se trouver dans le développement des espaces libre-service testés à Roubaix et Villeneuve-d’Ascq, et des web entretiens expérimentés à Roubaix et Valenciennes.