Institution

La BnF, futur pôle d'excellence

Les architectes de TVK & Carmody Groarke ont présenté à Amiens leur projet pour le pôle de Conservation de la BnF et le Conservatoire national de la presse. La livraison est prévue en 2029.

Pierre-Alain Trévelo (TVK), Kevin Carmody (Carmody Groarke), Alice Mahin (Atelier Roberta), Andy Groarke (Carmody Groarke) et Antoine Viger-Kohler (TVK). (@Aletheia Press/DLP)
Pierre-Alain Trévelo (TVK), Kevin Carmody (Carmody Groarke), Alice Mahin (Atelier Roberta), Andy Groarke (Carmody Groarke) et Antoine Viger-Kohler (TVK). (@Aletheia Press/DLP)

Héritière des collections royales, la Bibliothèque nationale de France (BnF) est l’une des plus anciennes institutions culturelles du pays. En 2023, la BnF, qui conserve 41 millions de documents, a accueilli 1,5 million de visiteurs au sein de ses sites parisiens. Elle comptabilise en outre 45 millions de visites en ligne par an. « Nos collections ne cessent de s’enrichir et nos réserves sont saturées », explique Laurence Engel, présidente de la BnF.

En 2020, l’institution a donc lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) afin de créer un pôle de conservation et un Conservatoire national de la presse. « L’engouement pour ce projet a été immédiat puisque 50 collectivités nous ont proposé 70 sites pour installer nos futurs bâtiments. C’est Amiens qui a apporté la meilleure réponse », rappelle-t-elle. La construction de ce site vient d’être attribuée au cabinet TVK associé à Carmody Groarke.

Une conservation exemplaire

« J’ai l’habitude de dire que nous conservons tout et pour toujours », sourit Laurence Engel qui souligne le caractère stratégique de cette extension. « Ce projet sert à étendre nos capacités de stockage mais aussi à améliorer nos techniques de conservation », ajoute-t-elle. La proposition portée par l’équipe TVK & Carmody Groarke répond pleinement à ces impératifs.

Les deux bâtiments seront livrés en 2029. (@TVK – Carmody Groarke)

Ainsi, les architectes prévoient la construction de deux bâtiments d’une surface totale de 10 000 m². Le premier, de 6 000 m², offrira une capacité de stockage de 280 km linéaires. Cet espace sera entièrement robotisé, fonctionnera sous atmosphère à oxygène raréfié et ne sera pas climatisé. « Nous allons nous servir de l’expertise acquise lors de notre travail pour la British Library de Boston Spa. Notre objectif est véritablement de créer le meilleur bâtiment pour les livres, pour les gens et pour l’avenir », résume Andy Groarke, cofondateur du cabinet d’architecture britannique Carmody Groarke.

Le projet nécessite un investissement global de 100 millions d’euros. (@TVK – Carmody Groarke)

Cet ensemble sera complété par un second bâtiment dont 2 000 m² d’ateliers seront dédiés à la restauration et à la numérisation des collections. « L’idée est vraiment d’intégrer ce bâtiment dans son environnement, tout en conservant une part de mystère sur ce qui se passe à l’intérieur. Un effet qui sera possible grâce à cette peau qui entoure la structure », confie Pierre-Alain Trévelo, cofondateur au cabinet français d’architecture et d’urbanisme TVK.

Au cœur de la ville

Pour la BnF, il ne s’agit pas simplement de décentraliser l’un de ses bâtiments mais de nouer des liens forts avec les acteurs du territoire. Elle a d’ailleurs d’ores et déjà signé des partenariats avec On a Marché sur la Bulle, le réseau des bibliothèques d’Amiens, l’UPJV ou encore le Rectorat. Des projets avec le Safran et le Frac sont également prévus.

Des interactions étroites qui vont permettre de proposer des actions autour de l’éducation aux médias mais aussi d’imaginer des formations à certains métiers d’art. « Nous construisons un véritable projet de territoire. Le site d’Amiens a vocation à venir conforter la place des métiers d’art à la BnF, il est appelé à devenir un véritable centre d’excellence en la matière , assure Laurence Engel.