La biodiversité s’invite sur le terrain de l’électricité
Lauréat d’un appel à projets lancé par RTE en 2015, le PNR devient partenaire de l’entreprise. Objectif : mettre en oeuvre des solutions de gestion de la végétation les mieux adaptées à l’environnement et des actions spécifiques pour préserver et améliorer le patrimoine naturel dont dispose RTE.
Dans le prolongement du partenariat national avec la Fédération des parcs naturels régionaux, RTE (Réseau de transport d’électricité) vient de signer une convention locale de partenariat avec le parc naturel régional des Caps et Marais, à travers laquelle les deux partenaires s’engagent dans une démarche de développement durable. Cette convention vise ainsi à optimiser l’utilisation des terrains de RTE situés aux abords de postes de transformation et sous les lignes électriques pour y protéger la biodiversité en menant des actions exemplaires. Mais aussi contribuer à la préparation et à la mise en œuvre de la transition énergétique sur le territoire, ou encore mener des actions communes de sensibilisation et de communication. La première concrétisation de ce partenariat est donc visible sur le terrain de Longuenesse, là où les partenaires étaient réunis pour la signature de convention le 19 mai dernier. «Ce poste, qui existe depuis 1993, est un maillon important de notre réseau, rappelait Franck Vidal, adjoint du directeur du groupe maintenance réseaux Artois RTE. Nous avions déjà à l’époque la volonté de favoriser son intégration dans le paysage audomarois. L’appel à projets, lancé en 2015 et remporté par le Parc naturel régional, a donné l’impulsion pour une approche biodiversité du site.» Création de gîtes pour la faune, d’une mare, de zones pour la mise en pâturage de moutons du Boulonnais, l’installation d’un nichoir à chouette hulotte, de haies d’essences locales… En deux ans et avec une enveloppe de 30 000 € budgétisés pour dix ans, les deux hectares de terrain qui encadrent l’entrée du poste ont fait l’objet d’un réaménagement écologique favorable à la préservation de l’environnement. «Il faut saluer la vision globale de RTE qui a eu la volonté de protéger l’environnement, de développer la biodiversité locale, et qui permet en plus à un éleveur de développer son activité et à une race de se maintenir», insistait Philippe Leleu, président du Parc. Pensionnaires des lieux six mois sur douze, une vingtaine de moutons du Boulonnais assurent désormais la tonte du site à l’année. «Un projet comme celui-ci est l’occasion de sortir des sentiers battus. C’est aussi l’occasion de développer de nouvelles connaissances et pratiques de gestion, et de tenter de nouvelles expérimentations visant une meilleure prise en compte de la biodiversité ou de la valorisation de la biodiversité existante”, soulignait Christian Aucourt, délégué régional RTE. «L’objectif était de promouvoir la biodiversité et l’intégration paysagère du site, reprenait Alexandre Poulain, responsable travaux et trames verte et bleue pour le PNR. L’objectif est atteint et ce devrait être un point de départ pour travailler ensemble sur d’autres projets plus ambitieux.» Une vingtaine de nouveaux sites ont d’ores et déjà été repérés par les deux équipes en attendant un nouvel appel à projets.