Apprentissage - alternance

Apprentissage-alternance : la belle évolution pourrait être stoppée

L’apprentissage et l’alternance ont le vent en poupe, du moins dans les chiffres. En septembre dernier, l’Institut supérieur des métiers (ISM) et l’assureur MAAF dévoilaient leur traditionnel baromètre annuel. Dans la région, la hausse est générale dans tous les départements. Les récentes annonces d’un arrêt de l’aide à la conclusion d’un contrat de professionnalisation ou encore la diminution du «coût contrat» par alternant dans les CFA pourraient changer la donne.

L’apprentissage et l’alternance apparaissent toujours avoir le vent en poupe dans la région. Les récentes annonces, comme la fin programmé de l’aide aux contrats de professionnalisation, pourraient changer la donne.
L’apprentissage et l’alternance apparaissent toujours avoir le vent en poupe dans la région. Les récentes annonces, comme la fin programmé de l’aide aux contrats de professionnalisation, pourraient changer la donne.

16 900 ! C’est le nombre d’apprentis accueillis et formés en entreprises artisanales de moins de vingt salariés au fil de l’année scolaire 2021-2022. Le dernier baromètre annuel de l’Institut supérieur des métiers (ISM), et l’assureur MAAF, paru en septembre dernier, met en avant une nouvelle hausse de 13 % dans la région. 

«Les chiffres de l’apprentissage en Grand Est sont révélateurs de la mobilisation des petites entreprises artisanales qui, malgré les crises et l’inflation, ont fait le choix de continuer à accueillir toujours plus de jeunes, pour leur transmettre leurs savoirs et les accompagner dans des parcours de formation de plus en plus ambitieux. Dans la région, et à l’échelle nationale, l’artisanat confirme son statut de secteur n°1 pour la formation et l’emploi des jeunes», assure Marielle Vo-Van Liger, directrice marketing et communication de la MAAF. 

Les entrées en apprentissage progressent dans l’ensemble des départements du Grand Est. La tendance est particulièrement favorable en Moselle (+ 23 % d’apprentis en 2021-2022, 2 440 jeunes formés) et en Haute-Marne (+ 18 %), département qui concentre le plus petit volume d’apprentis dans la région (520). Le Bas-Rhin arrivent ensuite avec un + 16 %, c’est là que l’on retrouve la plus importante cohorte d’apprentis du Grand Est (3 830). La Marne affiche + 14 % pour 1 860 apprentis, même augmentation pour la Marne avec 910 apprentis formés, la Meuse suit juste derrière avec un + 13 % (540 apprentis), viennent ensuite les Ardennes et l’Aube avec une augmentation de + 12 % pour respectivement 930 et 910 apprentis formés. La progression de l’apprentissage en artisanat est moins marquée en Meurthe-et-Moselle (+ 6 % avec 2010 apprentis et dans les Vosges + 5 % avec 520 apprentis). Une progression moins importante qui semble s’expliquer par une forte augmentation enregistrée auparavant.

Besoins d’embauche

«L’artisanat continue de surprendre par sa capacité à accueillir toujours plus d'apprentis. Le secteur accueille à tout niveau de diplôme, en sortie de collège, de BAC. Les jeunes et adultes sont également nombreux à choisir la filière de l'apprentissage pour se réorienter ou se reconvertir dans un métier de l'artisanat. Des métiers qui confirment leur attractivité et leurs besoins d’embauche dans le contexte de sortie de crise sanitaire», constate Catherine Élie, directrice des études de l’Institut supérieur des Métiers. 

Côté secteurs d’activité, le BTP reste le secteur n°1 (6 250 jeunes formés soit une hausse de + 12 %). Les activités artisanales de services sont celles qui observent la plus forte augmentation des effectifs (+ 22 % avec 4 860 apprentis). Ces chiffres tentent à corroborer le relatif succès de la réforme de l’apprentissage issue de la Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Reste qu’aujourd’hui, cette tendance pourrait connaître une nouvelle tournure et pas vraiment positive. 

À l’heure des coupes budgétaires en vue, comme notamment la fin de l’aide unique à l’embauche d’apprentis en 2025 et surtout l’annonce il y a quelques jours via un projet de décret de la suppression de l’aide de 6 000 € pour les contrats de professionnalisation, l’apprentissage et l’alternance pourraient perdre de leur engouement auprès des entreprises et notamment des TPE-PME. Reste que l’apprentissage et l’alternance s’avèrent toujours une des solutions pour pallier les difficultés de recrutement et anticiper les besoins de compétences à avenir. Une évolution à suivre de près.

Contrat pro : coup d’arrêt de l’aide ?

Au 1er mai, l’aide de 6 000 € pour la conclusion d’un contrat de professionnalisation devrait prendre fin. C’est ce que prévoit un projet de décret annoncé il y a quelques jours par le gouvernement dans sa recherche de 10 milliards d’économie. Les TPE et PME avaient recours à ce dispositif, notamment pour l’emploi des jeunes les plus en difficultés ou encore les personnes en reconversion professionnelle. Pour le seul secteur de l’Industrie, 15 % des contrats d’alternance signés l’an passé étaient des contrats de professionnalisation.