Édito

La bataille de l’industrie

Il existe des batailles mais surtout des façons de les mener ! Réindustrialisation est aujourd’hui le maître mot dans la bouche d’Emmanuel Macron, le président de la République.

La bataille de l’industrie

Dans son programme des 100 jours, dévoilé mi-avril, il assurait «que c’est par la réindustrialisation que nous retrouverons notre force et que nous créerons des emplois mieux payés.» Histoire de tourner la page de la réforme des retraites (un doux rêve ?), le chapitre Industrie s’est ouvert jeudi dernier. À l’Élysée, près de quatre cents acteurs du monde de l’industrie étaient conviés afin de se voir présenter un plan pour accélérer la réindustrialisation du pays. Point d’orgue la loi Industrie verte qui sera présentée ce mardi 16 mai en conseil des ministres. Ce 15 mai, l’événement Choose France se déroule au château de Versailles où l’attractivité de l’Hexagone sera mise en avant pour tenter de convaincre les investisseurs étrangers à abattre la carte France pour l’implantation de leur projet. Certaines sources évoquent que près de 10 milliards d’euros pourraient être investis sur le territoire national. Cette réindustrialisation s’affiche comme «la mère des batailles, la mère de toutes les réformes» comme l’a affirmé le président de la République dans un entretien la semaine dernière à l’hebdomadaire Challenges. Fil rouge mis en avant : la simplification des procédures. «La priorité des grands investisseurs, qu’il s’agisse de data center, d’usine d’automobiles ou de grandes usines de batteries, d’Américains, d’Asiatiques ou d’Européen, c’est la rapidité. Vous pouvez leur proposer des milliards d’aides, si vous mettez deux ans à instruire une procédure, l’échec est assuré.» Tout cela apparaît bien loin des préoccupations du tissu local. La réindustrialisation évoquée le concerne mais d’autres préoccupations priment. «Il est temps que nous affirmions nos positions sur les sujets qui nous concernent et que nous ne soyons plus considérés comme des variables d’ajustement. Il n’y a pas si longtemps la France possédait des filières industrielles, de la recherche à la production, puissantes et reconnues dans le monde entier. Elles ont été détruites par de sombres idéologies et de tristes alliances. J’ai compris que notre syndicat ici dans nos territoires devait empêcher que cela ne se reproduise, ne serait-ce qu’en le disant haut et fort», assure Hervé Bauduin, le président de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) Lorraine dans le préambule du rapport d’activité de ce syndicat patronal paru début mai. La bataille de l’industrie ne fait que commencer…

«Il n’y a pas si longtemps la France possédait des filières industrielles, de la recherche à la production, puissantes et reconnues dans le monde entier. Elles ont été détruites par de sombres idéologies et de tristes alliances.»

Hervé Bauduin, président de l’UIMM Lorraine.