La Banque de France décale sa campagne de cotation
Histoire d’avoir une étude la plus fine possible de la réelle situation des entreprises, la Banque de France vient d’annoncer l’aménagement de sa procédure de cotation. Elle est décalée sur le deuxième semestre 2020 avec une volonté affichée d’obtenir de la part des dirigeants tous les éléments extracomptables non présents dans la dernière liasse fiscale disponible afin d’établir une cotation la plus juste possible. Le point avec Daniel Dupont, le directeur départemental pour la Meurthe-et-Moselle de la Banque de France et Salima Bouallag, responsable du service des entreprises et correspondante TPE-PME à la Banque de France de Nancy.
«L’objectif est d’avoir le meilleur recul et avoir l’information la plus fine possible de la situation réelle de l’entreprise pour permettre d’établir sa cotation réelle.» À l’image des différents agents de la Banque de France, Salima Bouallag, la responsable du service des entreprises et correspondante TPE-PME à la Banque de France de Nancy (intervenant sur les départements de Meurthe-et-Moselle et des Vosges) sait pertinemment que la situation actuelle est exceptionnelle. Alors à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle ! «Depuis le mois d’avril, la Banque de France a adapté son processus de cotation de données des bilans arrêtés à 2019 et depuis le mois de juillet nous nous attachons à recueillir par le biais d’un questionnaire adressé à chaque dirigeant, les éléments d’information sur la situation financière actuelle de leur entreprise», explique Daniel Dupont, le directeur départemental pour la Meurthe-et-Moselle de la Banque de France.
Questionnaire envoyé début juillet
Au niveau national, 270 000 entreprises sont concernées par cet indicateur permettant d’assurer le bon suivi du financement des risques de crédit pour l’économie nationale (voir encadré) et elles sont environ 3 500 à être concernées en Meurthe-et-Moselle et dans les Vosges. «Le recueil d’éléments extracomptables et qualitatifs est indispensable. Compte tenu de l’impact de la situation sanitaire sur l’économie, les dirigeants ont souvent pris des mesures spécifiques pour amortir le choc, notamment en sollicitant des soutiens financiers à l’image du PGE (Prêt garanti par l’État) et nos experts analystes ont besoin de connaître ces informations tout comme l’état de leurs carnets de commandes ou encore de leur trésorerie», renchérit Salima Bouallag. Le questionnaire, envoyé début juillet aux dirigeants concernés (auquel ils peuvent répondre en ligne), va permettre de communiquer les données clés qui ne se retrouveront pas dans la dernière liasse fiscale disponible mais qui sont néanmoins indispensables pour aider les analystes de la Banque de France à affiner leur appréciation. «À la mi-juillet, nous avions déjà enregistré près de trois cents retours et des entretiens en présentiel sont également réalisés sur demande. Les entreprises jouent le jeu de la transparence sur leur réelle situation», assure Daniel Dupont. Une transparence jugée indispensable pour permettre une cotation 2020 la plus fine possible.
La cotation : indicateur fondamental
270 000 entreprises se voient attribuer une cotation de la Banque de France. Elle concerne notamment les entreprises dont le CA est supérieur à 750 000 € et elle permet d’évaluer le risque de crédit qui porte sur ces entreprises et leur capacité à honorer leurs engagements financiers à un horizon d’un à trois ans. «La cotation est attribuée individuellement «à dire d’expert» à toute entreprise réalisant un CA supérieur à 750 000 €. Nos analystes financiers s’appuient sur les dernières données comptables et financières connues de l’entreprise en tenant compte des différents axes d’étude comme la rentabilité, la liquidité ou encore la solvabilité», explique la Banque de France. En Meurthe-et-Moselle et dans les Vosges (zone d’intervention de la Banque de France de Nancy), elles sont environ 3 500 entreprises à être concernées par cet indicateur fondamental pour le bon suivi du financement des risques de crédit pour l’économie nationale.