Solidarité

La Banque alimentaire de la Somme a tenu son Assemblée générale à Boves

Fin avril, la Banque alimentaire de la Somme tenait son Assemblée générale à Boves. Si la demande en matière de denrées alimentaires s’est stabilisée, l’association s’inquiète de la baisse enregistrée par la collecte nationale et cherche à recruter de nouveaux bénévoles encadrants.

Gilles L’Hermite a ouvert l’Assemblée générale de l’association. (c)Aletheia Press/ DLP
Gilles L’Hermite a ouvert l’Assemblée générale de l’association. (c)Aletheia Press/ DLP

En 2022, la Banque alimentaire de la Somme a distribué 1,5 million de kilogrammes de denrées alimentaires représentant une valeur de 4,2 millions d’euros. Les destinataires : 66 associations parmi lesquelles des Centres Communaux d'Actions Sociales (CCAS), des épiceries sociales et des centres de la Croix-Rouge française.

Ces structures ont ainsi apporté une aide alimentaire à plus de 12 000 personnes dans le département. « La précarité ne recule pas vraiment. Nous avons connu un moment difficile lors de la crise sanitaire et aujourd’hui nous devons faire face à une forte inflation. Malgré tout, la demande s’est stabilisée », note Gilles L’Hermite, président de la Banque alimentaire de la Somme, ce 27 avril à Boves, à l’occasion de l’assemblée générale de l’association.

Sécuriser les sources d’approvisionnement

Aujourd’hui, l’association s’appuie sur quatre sources d’approvisionnement : l’industrie agroalimentaire et l’agriculture, l’Union européenne, la grande distribution (GMS) et une collecte nationale annuelle. « Avec la grande distribution nous rencontrons un problème de qualité : les denrées sortent de plus en plus tard des circuits de distribution. Dans ce que nous collectons chaque matin, de plus en plus de produits ne sont pas redistribuables », observe Gilles L’Hermite.

Un second phénomène inquiète le président de la Banque alimentaire : pour la première fois, la récolte annuelle organisée en novembre 2022 n’a pas atteint les 60 tonnes. « Nous sommes à 59,7 tonnes. Ce chiffre n’est pas dû à une baisse de générosité de la part des donateurs mais au contexte économique. Cette collecte représente 12% de notre activité, cela peut sembler peu, mais ce n’est pas si anodin. Nous devons être vigilants », alerte celui qui pointe également un manque d’engagement de la part des collectivités. Si l’association est aidée par l’État, le Département et la ville d’Amiens, peu de communes de la Somme apportent un soutien financier. « Je souhaite me rapprocher de l’Association des maires de la Somme pour évoquer cette question », confie Gilles L’Hermite.

L’Assemblée générale s’est tenue en présence de Jean-Michel Bouchy, vice-président du Département, Sylvie Targa, responsable du service Mécénat à la fédération française des Banques alimentaires et Véronique Clèche. (c)Aletheia Press/ DLP

Recruter de nouvelles compétences

La Banque alimentaire de la Somme, qui compte une quarantaine de bénévoles et neuf salariés, manque aussi cruellement de volontaires. « Même si nous sommes une association, nous sommes structurés comme une entreprise et nous manquons de bénévoles encadrants »,alerte le président qui évoque des besoins en Ressource humaine, prospection, chargé d’animation ou encore en qualité et sécurité alimentaire.

« Nous avons observé un désengagement des seniors et un intérêt grandissant de la part des juniors, même s’ils ont moins le temps puisqu’ils sont toujours en activité », explique Gilles L’Hermite qui souhaite également développer le mécénat. Si la Fédération de l’énergie (FDE80), GRDF ou la Sanef font partie des soutiens de la Banque alimentaire, peu d’entreprises locales se sont engagées. « Aller les solliciter fait partie de nos objectifs 2023 », sourit Gilles L’Hermite.