L’Université de Bourgogne-Franche-Comté fait face à la perte d’un label d’excellence

L’établissement public perd quasiment un tiers de son budget après le retrait du label Isite-BFC, qui consacrait UBFC comme une référence internationale dans trois domaines scientifiques.

Dominique Grevey, président de UBFC.  (UBFC)
Dominique Grevey, président de UBFC. (UBFC)

Les universitaires de Bourgogne-Franche-Comté ont sans doute connu des débuts de vacances plus sereins : début juillet dernier, UBFC perdait le label d’excellence Isite-BFC (Initiatives Science Innovation Territoire Economie en Bourgogne-Franche-Comté), lié à un Programme Investissement d’avenir.

Cette perte en entraîne une autre : la dotation associée d’environ 10 millions d’euros à l’année, qui représentait près d’un tiers du budget de l’établissement. La stupeur passée, Dominique Grevey, président de UBFC, revient sur les raisons de cet échec, et tente d’envisager un avenir pour l’établissement public. « Avec le label iSite, le gouvernement français voulait faire émerger une dizaine d’universités françaises à rayonnement mondial. Une petite vingtaine de structures ont été sélectionnées en 2016, et ont eu cinq ans pour transformer leur site universitaire en « université cible ». UBFC était le plus petit établissement sélectionné et recevait entre 8 et 10 millions d’euros par an pour accompagner sa transformation », précise-t-il.

Une rivalité historique

UBFC est une structure particulière, une communauté d’universités et d’établissements (Comue) constituée comme une confédération associant les deux grandes universités qui la composent, l’université de Bourgogne, et l’université de Franche-Comté, et cinq autres écoles supérieures, notamment l’Université de technologie Belfort-Montbéliard (UTBM) et l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers (Ensam).

À cheval entre Bourgogne et Franche-Comté, UBFC n’échappe pas à la rivalité historique, exacerbée depuis la fusion des deux régions en une seule, entre la métropole dijonnaise et l’agglomération bisontine. Et c’est justement la faiblesse de la coopération et des structures communes entre les deux grandes universités qui a été pointée du doigt par le jury iSite. « Le jury n'a pas cru qu'avec notre modèle confédéral, nous pouvions rayonner à l'international, notamment du fait des rivalités historiques entre différentes composantes de UBFC. C’est la vraie raison pour laquelle nous avons perdu le précieux label. Nous jouions en première division, nous venons d’être rétrogradés », analyse Dominique Grevey.

Un tiers du budget

Désigné en 2020, le président de UBFC déplore cette perte, malgré un travail forcené pour rapprocher les points de vue, conduit ces six derniers mois. « Nous avons monté, en tant que structure confédérale, une cinquantaine de projets associant nos différentes composantes. Travailler ensemble permet aux rivalités de s’estomper. D’ici quelques années, je fais le pari que la communauté universitaire aura oublié ces rivalités et compris qu’elle est plus compétitive en travaillant de concert », veut-il croire.

En attendant, UBFC va devoir faire face à la disparition d’un tiers quasiment de son budget, qui s’établit globalement autour de 30 millions d’euros à l’année. « Il y a un vrai manque à gagner, qui va nous contraindre à réduire un peu la voilure. Nous ne retrouverons pas le label iSite, mais nous concourrons pour d’autres appels à projets », poursuit-il.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel