Conjoncture
L’UNAPL appelle le gouvernement à ne pas «oublier» les professions libérales
L’UNAPL, qui s’attache à défendre les intérêts des professionnels libéraux depuis le début de la crise sanitaire, se mobilise désormais pour que ces derniers ne soient pas exclus des dispositifs mis en place dans le cadre du plan de relance économique.
«L’UNAPL a porté la voix des professions libérales depuis le début de la crise», a rappelé le président de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL), Michel Picon, le 24 mars dernier lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a dressé un premier bilan de cette année de crise sans précédent.
Les grands oubliés des premiers dispositifs d’aide
«Les premiers projets du plan d’aide du gouvernement excluaient les professions libérales de l’ensemble des dispositifs», a-t-il rappelé. En cause, selon lui : «l’image d’Épinal des professionnels libéraux nantis», «de gens qui n’ont pas besoin de cette aide», alors que «beaucoup de professionnels libéraux étaient en grande difficulté.» Ainsi, selon les résultats d’une enquête réalisée en janvier 2021 par l’institut Xerfi pour l’Union des entreprises de proximité (U2P), «49 % des professionnels libéraux de santé ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires sur l’année 2020» et «75 % des professionnels du droit ont été affectés économiquement par la crise sanitaire, en 2020.»
De même, «les architectes se sont retrouvés dans de grandes difficultés», car dès lors que «les autorisations de voirie et les autorisations de travaux ne sortent pas, tout est paralysé.»
Accès aux PGE, au fonds de solidarité, au chômage partiel…
«Nous nous sommes mobilisés pour que les professionnels libéraux puissent bénéficier de l’ensemble des dispositifs d’aide» proposés par le gouvernement, y compris «les indemnités pour garde d’enfants à domicile, à titre exceptionnel », a poursuivi le président de l’UNAPL. En parallèle, «nous avons mis en place, avec l’U2P, un soutien psychologique aux professionnels libéraux, aux artisans et commerçants.» Or, les données fournies par Bercy attestent que les professionnels libéraux ont bel et bien eu recours à ces dispositifs. «Ils ont fait appel aux PGE [prêts garantis par l’État] pour maintenir leur entreprise à flot», «30% d’entre eux ont utilisé le chômage partiel [pour leurs collaborateurs]», et «380 000 professionnels de santé, du droit et de la technique ont bénéficié du fonds de solidarité, pour un montant total de 1,1 milliard d’euros», a-t-il précisé.
Protection sociale : un nouveau régime d’indemnités journalières
De plus, «nous nous sommes rendus compte que notre protection sociale n’était pas suffisante : nos régimes de retraite avaient mis en place des régimes d’indemnisation journalière, mais seulement après un délai de carence de 90 jours», a expliqué Michel Picon. En réponse aux «appels au secours que nous avons reçus», l’UNAPL a alors conçu un nouveau dispositif, géré par la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales, qui s’appliquera pendant les 90 premiers jours d’arrêt maladie. Le gouvernement a entériné cette nouvelle mesure dans le budget de la Sécurité sociale pour 2021. Elle entrera en vigueur à partir de juillet prochain, et ne concernera pas les avocats qui disposent de leur propre régime d’indemnisation. «L’année 2021 sera cruciale pour l’avenir des professions libérales», a-t-il enfin déclaré. «Nous sommes résolument optimistes, nous allons trouver les moyens pour rebondir.» Mais pour ce faire, «nous souhaitons que l’on ne débranche pas les aides et les soutiens du jour au lendemain», et que «le gouvernement n’oublie pas les professionnels libéraux.» «C’est maintenant qu’il faut aider les petites entreprises», et «nous avons des propositions à faire au gouvernement» en ce sens. Il y a «1,4 million de professionnels libéraux dans notre pays», qui apportent «11 % de la valeur ajoutée du pays», et «nos activités permettent de faire vivre les territoires : professionnels de proximité, professionnels du soin, professionnels du conseil, nous sommes partout sur les territoires», a conclu le président de l’UNAPL.
Miren LARTIGUE