L'organisation des pères, au travail et à la maison, passée au crible dans une étude
Ajustements professionnels "à la marge", implication "variable" à la maison, délaissement des tâches "peu gratifiantes": une étude publiée jeudi apporte un éclairage sur l'organisation des temps professionnels et familiaux des pères, deux...
Ajustements professionnels "à la marge", implication "variable" à la maison, délaissement des tâches "peu gratifiantes": une étude publiée jeudi apporte un éclairage sur l'organisation des temps professionnels et familiaux des pères, deux ans après la naissance d'un enfant.
Les constats dressés dans cette étude - la deuxième dans un projet qui en compte trois - s'appuient sur "49 entretiens menés entre avril et octobre 2023 auprès de pères aux profils variés ayant un enfant né en 2021", précise la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
Il en ressort des "discours qui priorisent la famille mais une vie professionnelle qui ralentit peu": si la plupart des pères "soulignent que la naissance de leur enfant a été l'occasion d'une révision des priorités" entre leur vie professionnelle et leur vie familiale, cette prise de distance "a eu peu d'effets concrets sur leur engagement au travail".
La "priorité est souvent redonnée à l'emploi, à la faveur d'une promotion ou d'une opportunité professionnelle, ce qui occasionne parfois des conflits conjugaux sur les arbitrages qui sont faits", souligne la Drees.
Il s'agit pour ces pères, précise l'étude, de "s'ajuster sans trop le montrer", via le recours au télétravail qui permet d'aller chercher les enfants à la crèche, chez la nounou ou l'assistante maternelle, "parfois à l'insu de l'employeur".
Pour se "montrer présents sans trop réduire" leur disponibilité professionnelle, les hommes interrogés "ne partagent pas également toutes les tâches avec leur compagne, mais sélectionnent le plus souvent certaines activités susceptibles de renforcer, à leurs yeux, leur relation avec l'enfant".
Ils privilégient ainsi les jeux d'apprentissage (puzzles, jeux de construction, jeux d'éveil...) et la lecture d'histoires, selon la Drees, ou encore le rituel du coucher.
L'étude fait également le constat d'une répartition plus égalitaire du travail domestique le week-end que les jours de semaine où les mères sont "davantage en première ligne".
Le week-end, les pères prennent souvent en charge "la +grosse+ cuisine qu'ils opposent parfois aux +petits repas+" de la semaine, tout comme ils mettent en avant "leur participation aux +grosses courses+".
"Cette rhétorique n'est pas anodine dans la mesure où elle met en avant des activités aux effets décrits comme perceptibles, tandis que le travail domestique féminin est relégué du côté des tâches plus invisibles", relève la Drees.
Cette étude est la deuxième publiée par la Drees dans le cadre de son projet "Paternage", auquel participent également l'université de Lyon 2, l'Ined, Sciences Po Paris et AgroParisTech. Le troisième et dernier volet portera sur la période d'entrée à l'école des enfants suivis.
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