L'IRT Railenium dévoile les trains intelligents de demain

L'institut de recherche technologique Railenium, implanté au cœur de Transalley à Famars (Valenciennois), a inauguré, le 28 juin dernier, son showroom dédié aux innovations technologiques dans le ferroviaire. Zoom sur trois projets à l'avenir prometteur.

Parmi les projets dévoilés lors de l'inauguration du showroom, on retrouve TC-Rail, un projet de téléconduite de trains.
Parmi les projets dévoilés lors de l'inauguration du showroom, on retrouve TC-Rail, un projet de téléconduite de trains.

Transalley attire aujourd'hui une entreprise par mois sur son site. Si l'attractivité du technopôle s'est nettement améliorée ces dernières années, à travers notamment d'équipements comme une piste connectée, le showroom inauguré le 28 juin dernier représente un atout supplémentaire pour le parc d'activités du Valenciennois. 

Ce démonstrateur de projets était visiblement l'élément manquant du technopôle. «C'est un outil qui permet de mettre en avant les projets et leur donner une concrétisation. A un moment donné, ces projets doivent être mis sur le marché, et donc c'est important de pouvoir montrer leurs débouchés et de pouvoir enfin les toucher du doigts une fois qu'il sont concrétisés», explique Stéphane Torrez, président de Railenium. De son côté, Bertrand Minary, directeur général de l'IRT, en poste depuis quatre mois, reconnaît que cette infrastructure est une «belle fierté pour les équipes de Railenium. Le but est que ce lieu de vie ouvert à tous puisse évoluer en fonction de l'actualité des projets».


Vers une maintenance prédictive des rails avec In2track3

Le projet européen baptisé In2track3 vise à améliorer l'efficacité du réseau ferroviaire et a pour objectif, entre autres, d'assurer un système de maintenance prédictive des rails et des aiguillages. Ce projet repose ainsi sur des capteurs capables de détecter les différents défauts de surface (fissures, rails cassés, etc.) et les localiser. Cet outil de prédiction du comportement du ballast1 et de la superstructure permet également de prévoir en amont les opérations de maintenance sur les voies et les faciliter. Le projet devrait être industrialisé en 2023.

Vers une téléconduite des trains avec TC-Rail

Ce projet de téléconduite sur rails vise avant tout à démontrer la faisabilité de la téléconduite, déjà testée par des constructeurs, à l'image d'Alstom par exemple. «La téléconduite est une vision européenne et mondiale au-delà d'être nationale»,  glisse Bertrand Minary. Ce projet permettra donc de piloter des trains à distance grâce à une liaison 5G. TC-Rail travaille encore actuellement sur les vibrations et les mouvements étant donné que les réactions du train peuvent être différentes s'ils sont chargés, vides, longs, courts, etc. «Ce projet rend le pupitre encore plus modulaire», assure l'équipe en charge du projet TC-Rail. L'impact de la vidéo sur le conducteur est également en cours d'études.

Vers des trains autonomes et légers avec la SNCF, partenaire du projet

En partenariat avec Railenium, la SNCF travaille sur des trains autonomes déployés sur le réseau à horizon 2030-2050. Si le projet a été lancé en 2016, la phase de prototypage se terminera en 2023.

Des tests ont d'ores et déjà été réalisés dans la région Grand Est, mais également en Hauts-de-France entre Aulnoye et Busignies. «L'objectif est de faire fonctionner les trains autonomes dans tous les contextes. Pour commencer, nous sommes plutôt sur des petites routes de campagne et quelques dessertes de fret», indique Rémy Legay, directeur du programme trains autonomes de la SNCF. Lors d'intempéries par exemple, les capteurs doivent permettre à terme d'avoir une meilleure visibilité. «Les Chinois et les Russes sont très actifs et très avancés technologiquement, mais la France n'a pas à rougir sur les trains autonomes», conclut le directeur général de Railenium.

Quant au projet de train léger, celui-ci fait partie des projets emblématiques de Railenium, en partenariat avec de nombreux industriels et la SNCF. L'ambition de ce projet est de redynamiser les lignes de desserte fine des territoires (LDFT). Celles-ci représentent 40% du réseau, 12 000 kilomètres et seulement 10% du trafic. «L'objectif est une meilleure attractivité et plus de fréquence sur les lignes», assure-t-on du côté de Railenium. La mise en service de ces trains légers est prévue entre 2024 et 2029.

1. Le ballast est le lit de pierres sur lequel repose une voie de chemin de fer.