L’Insertion par l’activité économique en toute Réciprocité

IAE pour Insertion par l’activité économique ! Le terme est connu, parfois (souvent) récupéré mais apparaît toujours véhiculer une certaine image réductrice. Dans un contexte sociétal mouvant, elle commence réellement à s’affirmer comme un véritable maillon de la chaîne de valeur de l’économie locale. À l’association nancéienne Réciprocité, c’est un ADN depuis plus de vingt ans.


L'insertion par l'activité économique est l'ADN de l'association nancéienne Réciprocité depuis plus de vingt ans
L'insertion par l'activité économique est l'ADN de l'association nancéienne Réciprocité depuis plus de vingt ans

«C’est impossible de faire de l’insertion si vous n’avez pas d’entreprises !» Dans son bureau de la rue des Chaligny à Nancy, Christian Rataux, le président de l’association nancéienne Réciprocité casse l’image encore trop souvent présente réduisant les structures de l’IAE (Insertion par l’activité économique) au vieux stéréotype du tissu associatif d’antan (et encore d’aujourd’hui pour certaines) voyant le monde entrepreneurial plus comme un ennemi que comme un allié. Ancien du monde de l’entreprise, il préside cette association d’insertion par l’économie depuis plus de dix ans et la dirige comme une entreprise au sens noble du terme. «L’IAE est un partenaire de l’économie, un maillon à part entière de la chaîne de valeur», assure cet ingénieur de Mines Nancy. Médiation citoyenne et sociale (dans les transports, l’énergie, le cadre de vie, dans la politique urbaine de proximité ou encore le numérique), travaux de l’économie circulaire (travaux pour les entreprises et les collectivités, nettoyage et entretien de parkings et d’espaces urbains et tout récemment travaux de dépose et de réemploi des équipements du bâtiment avec l’ouverture récente de la Maison du réemploi d’équipement du bâtiment sur le plateau de Haye) s’affichent comme les activités traditionnelles de l’association. Souvent considéré comme «réservé» aux personnes en difficulté ou en marge de la société, «l’IAE a évolué et ne se limite plus à cette typologie de public même si leur insertion demeure l’une de nos principales missions. On parle beaucoup plus de transition professionnelle que d’insertion aujourd’hui. Nous ciblons également par exemple des seniors proches de la retraite et qui peuvent, en passant par nos structures, obtenir un emploi en CDI pour obtenir leurs trimestres manquants.»


Véritable réponse et non plus simple alternative

Une réponse sociétale certaine et une réponse réelle, et non une simple alternative, aux besoins des entreprises notamment en matière de RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) voir aux difficultés de recrutement rencontrées actuellement par bon nombre. «Avec les chantiers d’insertion nous apprenons aux personnes à faire réellement encadrées par des professionnels des secteurs concernés.» Exemple typique avec la récente activité de dépose et de réemploi des équipements du bâtiment. «Les équipes ont appris un nouveau métier, celui de la dépose soignée des équipements du bâtiment en vue de leur réemploi. Nos encadrants techniques et professionnels ont accompagné et formé des agents recrutés, parfois sans expérience professionnelle. Cette forme de compagnonnage et préparation à l’emploi fait partie du savoir-faire de l’insertion. Les métiers du bâtiment recrutent, l’insertion prépare à l’emploi, il y a là une synergie à développer», assurait Jérôme Burtin, responsable du développement de l’association à l’occasion de l’inauguration de la Maison du réemploi d’équipements du bâtiment en mars dernier. Depuis plus de 20 ans, l’association a affiché les principaux donneurs d’ordre de l’agglomération nancéienne (Métropole du Grand Nancy, ville de Nancy en passant par EDF, Engie, GRDF, Enedis, la SNCF, mmH, l’Omh ou encore le rectorat) à son tableau de chasse. «Faire appel à l’insertion, la grande majorité des entreprises possèdent cette volonté. Les chefs d’entreprise ont envie de contribuer», continue Christian Rataux. Avec le boom du développement de la notion de marque employeur, de cette redondante quête de sens recherchée, de l’impact sociétal mesuré, les solutions apportées par Réciprocité n’ont pas fini de faire mouche.

Maison du réemploi : les pros en ligne de mire

Ouverte depuis le mois de mars dans les locaux de l’ancien centre commercial des Tamaris sur le plateau de Haye dans le quartier du Haut du Lièvre à Nancy, la Maison du réemploi d’équipement du bâtiment pilotée par l’association Réciprocité affiche aujourd’hui une clientèle en grande majorité composée de particuliers. «Notre objectif est de toucher plus fortement les professionnels du bâtiment», assure Christian Rataux. Des professionnels du bâtiment de plus en plus enclins à utiliser des matériaux reconditionnés. Un marché est né !