L’innovation et la force du réseau au coeur du salon Création d'entreprises du Montreuillois

La Chartreuse de Neuville a accueilli la seconde édition du salon Création, reprise et transmission d’entreprise du Montreuillois.

Alexia Noyon, directrice de la Chartreuse de Neuville, et Éric Sailly, chef d’équipe chez France Travail, font partie des chevilles ouvrières de cet événement pas comme les autres. © D. Boulogne
Alexia Noyon, directrice de la Chartreuse de Neuville, et Éric Sailly, chef d’équipe chez France Travail, font partie des chevilles ouvrières de cet événement pas comme les autres. © D. Boulogne

En arrivant ce 26 septembre, l’aspect majestueux de la Chartreuse de Neuville invite à vérifier le carton d’invitation… On entre bien dans le deuxième salon Création, reprise et transmission d’entreprise du Montreuillois, coorganisé par les agences France Travail de Berck et de Marconnelle et par l’association gestionnaire de la Chartreuse. Alexia Noyon, directrice de l’association, explique cette originalité : «Nous sommes un catalyseur des possibles, c’est un dispositif d’accompagnement des entrepreneurs qui répondent à des enjeux de notre territoire. Ce projet valorise aussi les ressources naturelles et les métiers d’art». La Chartreuse est un modèle d’entrepreneuriat hybride pérenne pas nécessairement rentable au sens classique du terme qui repose sur un modèle économique hybride lui aussi.

Des retours d’expériences

C’est dans le cadre du programme national Restart que France Travail organise cet événement. Eric Sailly, responsable d’équipe chez France Travail, souligne une particularité du lieu. «C'est un double échange. Nous accueillons tout le monde, chaque porteur de projet peut rencontrer tous les acteurs. Et les acteurs ont aussi l’occasion d’échanger et de partager leurs problématiques». Ce qui permet d’améliorer les dispositifs grâce à ces retours d’expériences. «C’est un véritable enjeu économique, poursuit-il. Un enjeu local aussi puisque les collectivités territoriales sont toutes présentes».

Organisés de manière circulaire, les stands accueillent chaque porteur. Le Bureau de gestion des entreprises (BGE) ou l’Urscoop apportent des conseils juridiques et accompagnent les créateurs, repreneurs et transmetteurs dans le choix du statut de leur structure et dans l’écriture de leur projet. Avec eux, on affine et on se projette dans les futurs développements de l’entreprise. On met aussi le doigt sur les difficultés à affronter pour ouvrir sa «boîte».

Dès l’ouverture du salon, les porteurs allaient de stand en stand. (© D. Boulogne)

Plus loin, France Travail évoque les aides en formation (comme le bilan de compétences) ou en apport pour permettre au chercheur d’emploi de devenir un entrepreneur conquérant. Primordial dès le lancement, le secteur bancaire a fait le déplacement. Exigeantes, les banques expliquent le maniement de leurs outils ainsi que le dossier à présenter avec son éternel business plan. L’accompagnement comme la solidarité sont aussi importants, avec la présence de réseaux associatifs ou publics de cofinancement, qui comportent prêt d’honneur, apport de garantie de structures comme chez Pas-de-Calais Actif. Enfin, dernier pôle important : l’hébergement de l’entreprise. La possibilité de louer un espace sans se ruiner dès le départ, est essentielle pour progresser sereinement.

Le Montreuillois, un territoire résilient et innovant

A Montreuil-sur-Mer, plus d’une trentaine d’acteurs participaient à cette seconde édition. L’an dernier, la participation avait dépassé la centaine de personnes. À voir le nombre de visiteurs en fin de matinée sur le salon, nul doute que ce chiffre aura été dépassé en fin de journée. Les acteurs présentent une diversification économique élargie depuis l’an dernier. «On a des métiers d’artisanat classiques, ainsi que des actions plus innovantes, notamment dans l’économie sociale et solidaire» raconte encore la directrice de la Chartreuse. Elle dénote par ailleurs «un vrai élan sur la Côte d’Opale pour accueillir des projets structurants. Le Montreuillois est une terre d’accueil : des créateurs arrivent du sud de la France pour fonder un projet touristique. Plus loin, à Desvres, nous accompagnons trois créateurs d’entreprise dans le domaine de la faïence afin de relancer une véritable filière. Avec les acteurs du réseau présents ici».

L‘aspect hybride de cette manifestation, comme de l’organisation du réseau local des acteurs de la création, peut interroger notamment sur la question des financements des formations. Pas toujours évident de budgéter une formation professionnelle atypique ou rare pour une personne au chômage. Éric Sailly, de France Travail, le reconnaît, mais c’est aussi là une des actions à mener pour l’état avec les financeurs locaux : «Nous accompagnons nos porteurs pour une meilleure intégration possible dans le secteur des entreprises. Nous sommes capables d’avoir un travail d’analyse précis afin de développer des fonds pour des formations spécifiques. Nous avons la volonté ferme, à côté des autres acteurs d’accompagner le développement économique». Ce jour-là, un porteur de projet, en prenant le temps de la discussion, pouvait rentrer chez lui avec bien plus de convictions. Le début d’un chemin vers une réussite personnelle comme professionnelle dans un territoire résiliant et combatif.

Parmi les acteurs

L’Urscoop faisait partie des nombreux acteurs présents au salon. Son directeur régional, Olivier Vangrimberghe, est en place : «Quand on regarde la géographie des entreprises coopératives, nous sommes surtout dans des secteurs urbains. C’est très important d’être présent ici pour promouvoir une autre forme d’entrepreneuriat, plus solidaire, plus collective. C’est aussi une volonté du conseil régional des Hauts-de-France». Il appuie en soulignant que «c’est une formidable opportunité d’être ici. C’est l’occasion de voir des porteurs de projets, mais aussi de présenter l’éventail de nos solutions aux partenaires locaux. Parfois, cela nous permet aussi de conseiller certaines de nos entreprises affiliées de venir s’installer sur des territoires plus propices. Cela peut faire de l’Urscoop une passerelle».