L’Hôtel des Ducs a relevé le défi des escape games

Repenser les espaces de l’Hôtel des Ducs, à Dijon, a amené Pascal Derville à convertir les pièces sous exploitées en escape game. Une idée qui a rencontré un franc succès avec près de 8 000 visiteurs depuis le début de l’aventure, en 2018.

Pour réaliser un escape game, il faut compter de 10 000 à 80 000 euros, la moyenne se situe autour de 40 000 euros pour l’Hôtel des Ducs. (© Jérôme MONDIERE/ Hôtel des Ducs)
Pour réaliser un escape game, il faut compter de 10 000 à 80 000 euros, la moyenne se situe autour de 40 000 euros pour l’Hôtel des Ducs. (© Jérôme MONDIERE/ Hôtel des Ducs)

En 2017, Pascal Derville reprend l’Hôtel des Ducs, au cœur de Dijon. Des agrandissements portent la capacité de l’établissement de 34 à 50 chambres et amènent à repenser les espaces. « Je voulais créer du chiffre d’affaires tout en ajoutant un lieu de vie dans l’hôtel, et ce, en nous ouvrant sur la ville. » C’est ainsi qu’une salle de séminaire, en sous-sol, un peu boudée, cède la place à une activité étonnante.

8 000 visiteurs

Après deux mois de travaux mené par Arnaud Genin, de Play Escape, un escape game sur la thématique de la magie noire est ainsi ouvert en 2018. Au cours de ces premiers aménagements, un pan du mur des anciennes fortifications de la ville est découvert. Ce qui donne l’idée pour un second escape game, cette fois dans une ambiance médiévale. Accessible sur réservation à partir de deux personnes, le tarif est dégressif (19 à 35 euros) en fonction de la taille du groupe et dépend également des créneaux.

L’initiative rencontre un franc succès. En ce qui concerne la première salle ouverte, elle génère 50 000 euros de chiffre d’affaires annuel et elle est fréquenté par 2 600 personnes annuellement. Deux salles supplémentaires ont ouvertes, entrainant les joueurs au cœur de la seconde guerre mondiale et dans l’univers du Nautilus. Cette année, un jeu d’action proposant cinq épreuves, s’appuyant sur l’univers de Jules Verne, devrait également ouvrir ses portes afin de diversifier l’offre. Il sera possible de réserver indépendamment pour une durée de 60 minutes le jeu d’action ou de relever le défi pendant 30 minutes en le couplant avec une séance d’escape Game.

Chambre mal située, salle de stockage, des espaces entre 24 et 60 mètres carrés, moins exploités, trouvent ainsi une nouvelle attractivité. Au total, ce sont 8 000 personnes qui ont tenté de résoudre énigmes et casse-têtes pour s’échapper avant la fin du temps imparti. Une fréquentation offrant une visibilité à l’hôtel.

40 000 euros d’investissement

Une des clés du succès réside dans la qualité des décors et des détails pour offrir une véritable expérience immersive. « Pour réaliser un escape game, il faut compter entre 10 000 à 80 000 euros. Pour obtenir un résultat de qualité, automatisé, nous avons investi en moyenne 40 000 euros par jeu » résume Pascal Derville. Lequel souligne également, du côté des charges, la nécessité d’avoir un maitre du jeu pour chaque salle, nécessaire à la maintenance et la communication. Le responsable estime à 34 % le taux de rentabilité à cinq ans, durée de vie moyenne d’un escape game.

« Nous avons effacé un problème et nous faisons connaître l’hôtel » conclut, satisfait Pascal Derville. Une belle réussite que le responsable propose de partager avec d’autres établissements en proposant un service clé en main, soit pour des escape games « éphémères » soit pour des escape games durables. De quoi donner des idées !

Pour Aletheia Press, Laetitia Bremont