L’ESAT et les riverains du Canal Seine-Nord, alliés pour la biodiversité

Suite aux travaux destinés à la réalisation du canal Seine Nord-Europe, la préservation de la biodiversité est au cœur d’un projet qui associe engagement environnemental et participation citoyenne. Grâce à une initiative portée par la Société du Canal Seine Nord-Europe (SCSNE), des centaines de riverains auront bientôt la chance d’accueillir dans leur jardin des nichoirs spécialement conçus par l'ESAT de Roye et d'Allaines, dans la Somme, pour favoriser le retour des oiseaux et des chauves-souris.

Philippe imprime les logo.
Philippe imprime les logo.

Entre octobre 2024 et janvier 2025, les habitants des communes traversées par le futur canal ont pu s’inscrire pour recevoir un nichoir à oiseaux. Cette initiative a été porteuse, puisque 1 300 nichoirs seront livrés d’ici février 2025, aux riverains du futur grand canal Seine Nord-Europe entre Noyon (60) et Aubencheul-aux-Bois (02) qui en avaient fait la demande.

Ce projet est mobilisateur pour les habitants. «Des travaux destinés à faire place aux chantiers du canal Seine Nord-Europe vont démarrer sur le territoire. Ces opérations s’accompagnent d’actions pour limiter les impacts sur la faune et la flore. C’est dans cette démarche que la SCSNE propose aux habitants de participer à l’opération "Les nichoirs du canal", explique Anaïs Bernardin chargée de mission environnement de la société SCSNE. Chaque bénéficiaire s’engage à comptabiliser les oiseaux qui occupent le nichoir et à en assurer l’entretien annuel» .

Une fabrication solidaire et locale

Ce projet ne se limite pas à l’installation de nichoirs, il s’appuie également sur un modèle de production solidaire. Suite à un appel de marché réservé aux Établissements et services d’aide par le travail, (ESAT), la fabrication a été confiée à deux ESAT de la Haute-Somme, situés à Roye et Allaines. Ces structures emploient des travailleurs en situation de handicap leur permettant ainsi d’acquérir de nouvelles compétences et de valoriser leur savoir-faire.

Anaïs Bernardin de la SCSNE et les travailleurs de l’ESAT de Roye et leurs moniteurs.

L’ESAT de Roye a mobilisé plusieurs de ses ateliers pour cette commande. L’atelier menuiserie, dirigé par Daniel Rémy et accompagné par son collègue Frédéric Fontaine, a conçu et fabriqué les nichoirs. La quinzaine de travailleurs a raboté, découpé, percer, monter et passer à l’huile de lin les 1 300 nichoirs pour mésanges, hirondelles, martinets et les gîtes pour chauves-souris. L’atelier espaces verts a pris en charge la fabrication des nichoirs à hirondelles en torchis, tandis que L’atelier conditionnement s’est occupé de l’emballage et de la logistique. Quant à l’ESAT d’Allaines, ayant la compétence « Impression », celui-ci a pris en charge l’impression du logo.

Dans une démarche écoresponsable, les nichoirs ont été fabriqués à partir de bois (en pin Douglas ou pin maritime), issu de chutes de production de composteurs fabriqués pour le SMITOM (Service de gestion des déchets du Santerre). Ce choix a permis de limiter le gaspillage et de réduire l’empreinte carbone du projet.=

Un engagement pour l’avenir

Au total, 1 100 particuliers ainsi qu’une soixantaine d’écoles et de mairies ont répondu à l’appel. Ce projet démontre qu’il est possible d’agir concrètement en faveur de la biodiversité tout en impliquant la population. À travers cette initiative, la SCSNE montre qu’un grand projet d’infrastructure peut aussi être une opportunité pour protéger la nature et sensibiliser les citoyens à leur rôle dans la préservation des espèces locales.