Economie sociale et solidaire

L’entrepreneuriat ESS franchit un nouveau cap

À l’occasion des 20 ans de France Active Lorraine, le 12 décembre à l’Abbaye des Prémontrés, l’écosystème de l’ESS (Économie sociale et solidaire) était mis en avant. Cette typologie d’économie, encore trop souvent méconnue, entre aujourd’hui dans une nouvelle phase de développement. Le point avec Pierre René Lemas, le président national de France Active présent à cette occasion.


© France Active Lorraine. À l’occasion des 20 ans de France Active Lorraine, le 18 décembre à l’Abbaye des Prémontrés, Pierre René Lemas, le président national de ce mouvement associatif, a participé à une table ronde sur les dix ans de la loi Hamon et les perspectives du modèle économique de l’ESS.
© France Active Lorraine. À l’occasion des 20 ans de France Active Lorraine, le 18 décembre à l’Abbaye des Prémontrés, Pierre René Lemas, le président national de ce mouvement associatif, a participé à une table ronde sur les dix ans de la loi Hamon et les perspectives du modèle économique de l’ESS.

«Les entreprises de l’ESS aujourd’hui se développent. Si certaines osent réellement prendre des risques pour continuer leur progression, certains entrepreneurs se doivent d’être encore plus accompagnés pour franchir ce cap. C’est là aujourd’hui que se situe le véritable enjeu», assure Pierre René Lemas, le président national de France Active (réélu pour un nouveau mandat en juillet dernier) quelques jours après les 20 ans de l’antenne régionale Lorraine, le 12 décembre dernier à l’Abbaye des Prémontrés.

Depuis sa création, France Active Lorraine a soutenu près de 2 400 entreprises, a investi 80 M€ et contribué à la création ou à la consolidation de 18 500 emplois pour le développement de l’ESS dans la région.

20 ans pour France Active Lorraine, et dix ans pour la loi Hamon (juillet 2014) qui a réellement défini ce modèle économique de l’ESS. «L’ESS est un mode d’entreprendre et de développement économique adapté à tous les domaines de l’activité humaine auquel adhérent des personnes morales de droit privé qui remplissent les conditions cumulatives suivantes : un but poursuivi autre que le seul partage des bénéfices, une gouvernance démocratique définie et organisée par les statuts prévoyant l’information et la participation des associés, des salariés et des parties prenantes aux réalisations de l’entreprise», stipule l’article premier de cette loi. «Les bénéfices sont majoritairement consacrés à l’objectif du maintien ou du développement des activités de l’entreprise. Les réserves obligatoires constituées, impartageables ne peuvent pas être distribuées.»

Structurer les entreprises

Cette loi est «un garde-fou législatif», assure Pierre René Lemas, histoire d’éviter certaines dérives dans l’appropriation et le détournement du modèle version socialwashing.

Après un plan stratégique fléché notamment sur le financement des projets, l’accompagnateur des porteurs de projets de l’ESS entend renforcer, au niveau national et régional, cette donne mais surtout réellement structurer ces entreprises. «Il nous faut aller plus loin notamment dans les phases critiques de la vie d’une entreprise (démarrage, passage de cap difficile, transformation. Il nous faut également poursuivre notre appui aux territoires et aux publics les plus fragiles», assure celui qui a été préfet de la région Lorraine dans les années 2000.

«Depuis quelques années, notamment depuis la sortie de la crise sanitaire, nous avons rencontré une forte envie autour de cette façon d’entreprendre que permet l’ESS. La volonté des entrepreneurs aujourd’hui de faire des choses qui ont du sens et qui correspond réellement à quelque chose est bien présente. Je crois que l’ESS est un peu le moteur de tout cela», explique l’ancien haut fonctionnaire qui a notamment été directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (aujourd’hui Banque des Territoires) et secrétaire général à la présidence de la République.

Un moteur et une approche entrepreneuriale, sociétale et environnementale et à impact positif, qui raisonne en Meurthe-et-Moselle. Le département s’affiche comme un des moteurs dans la région avec près de 3 000 établissements employeurs et plus de 30 000 salariés. En novembre dernier, le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle et la Région Grand Est ont d’ailleurs annoncé leur partenariat en faveur de ce modèle économique avec la mise en place d’un fonds de 250 000 € pour renforcer sa structuration.

L’ESS, le modèle de l’entreprise de demain ? La question ne semble même plus se poser vu les défis sociétaux et environnementaux à relever.