L’employabilité à tout prix...
13 heures un après-midi de la fin mars. Palais du gouvernement à Nancy, le tapis rouge est déroulé à l’entrée pour accueillir les invités du jour à l’occasion de l’événement World’s French Restaurant de l’association française des maîtres restaurateurs.
Parmi eux, des personnes suivies par la Maison de l’Emploi du Grand Nancy histoire de participer à un job dating sur les métiers de la restauration, de l’hôtellerie et du tourisme. Des métiers sous tension, comme le veut aujourd’hui la formule. Formule qui ne veut plus vraiment rien dire tant les secteurs sont confrontés au manque de collaborateurs sont légion. 200 000 emplois sont aujourd’hui vacants dans le secteur de l’hôtellerie-restauration au niveau national. Les difficultés de recrutement sont massives et le secteur peine à recruter. Les raisons, elles sont nombreuses. Pénibilité, décalage entre la formation et la réalité du travail, les contraintes du secteur et certaines dérives opérées par certains professionnels. Reste qu’aujourd’hui, il va bien falloir faire tourner les établissements. La bataille de l’image, de l’attractivité, du faire savoir des noblesses de ces métiers ne fait que commencer. Dans la cohorte de personnes attendant sagement leur tour devant les stands des potentiels recruteurs et organismes de formation, bon nombre de demandeurs d’emploi invités (convoqués ?) pour découvrir ses métiers et pourquoi pas s’y engager. Une façon pour eux de retrouver un emploi et de sortir de la case chômage. «Le pays crève du chômage de masse», a lancé Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités sur les ondes de France Info, le 28 mars. La veille sur l’antenne de TF1, Gabriel Attal, le Premier ministre, annonçait une nouvelle réforme de l’assurance-chômage qui pourrait entrer en vigueur d’ici l’automne. Réduction de la durée d’indemnisation (actuellement de 18 mois) envisagée, Allongement possible de la durée minimale de travail ouvrant droit aux allocations chômage (aujourd’hui de six mois) ou encore une baisse des indemnisations qui n’est pas exclue. «Nous avons un marché du travail où il y a des offres mais personne en face», continue Catherine Vautrin. La donne n’est pas nouvelle et les nombreuses réformes engagées (la troisième depuis le début de la présidence d’Emmanuel Macron) n’ont pas vraiment changé la donne. L’employabilité à outrance semble avoir ses limites...