L’unité 3 de la centralede Gravelines en visite décennale

La centrale nucléaire de Gravelines entre dans sa seconde visite décennale. Après l’unité n°1 en 2011, c’est au tour de l’unité 3 d’être inspectée. En fin d’année, l’Autorité de sûreté nucléaire rendra son avis avant de donner son aval à EDF d’exploiter pour dix nouvelles années.

Des tests en série et des travaux d’ampleur se déroulent pendant cinq mois à la centrale nucléaire de Gravelines.
Des tests en série et des travaux d’ampleur se déroulent pendant cinq mois à la centrale nucléaire de Gravelines.

 

Des tests en série et des travaux d’ampleur se déroulent pendant cinq mois à la centrale nucléaire de Gravelines.

Des tests en série et des travaux d’ampleur se déroulent pendant cinq mois à la centrale nucléaire de Gravelines.

L’unité n° 3 de la centrale de Gravelines est entrée dans sa visite décennale. Depuis le 28 avril dernier, celle-ci est à l’arrêt. Plusieurs mois de préparation ont été nécessaires préalablement à cette visite. En tout, EDF investira 150 millions d’euros pour rester au niveau des standards internationaux. L’enveloppe comprend une multitude d’opérations qui dureront cinq mois : 20 000 activités de contrôle et de maintenance seront réalisées, avec une mobilisation des ressources humaines considérable (4 000 agents) ! EDF procède à 90 modifications d’amélioration de la conception initiale de ses installations. Elle remplacera aussi le stator de l’alternateur, pièce capitale dans la production de son électricité. Dans la salle des machines, Laurent Miel, responsable des opérations, explique les manoeuvres : “Ce matin, nous avons posé le stator, c’est la partie tournante de l’alternateur. On y a mis une nouvelle technique de bobinage en Inox à l’intérieur.” La maintenance du stator concerne aussi son rotor ; cette partie tourne à 15 000 tours/minute et pèse 220 tonnes tout équipée. “Comme on avait quelques problèmes de vibrations dus à l’usure, cela débouchait sur des petites fuites”, indique encore le technicien. Tout le parc des stators sera d’ailleurs changé d’ici 2018. L’ancienne pièce sera débobinée avant d’être envoyée chez Alsthom à Belfort où elle sera rembobinée. “C’est une pièce qui pourra resservir pour EDF”, précise Laurent Miel.

Sous haute surveillance. Dans l’atelier situé au-dessus des réacteurs, un énorme pont roulant amène les pièces au fil du chantier : une gigantesque roue d’acier – “le paon ailé” – trône sur une plate-forme. Ses ailettes font tourner l’alternateur. “Ici, c’est au millimètre d’élasticité du pont que tout se calcule”, sourit l’opérateur. La visite résidera dans trois opérations. D’abord, le contrôle d’étanchéité et de résistance du circuit primaire, ou “épreuve hydraulique” : il s’agit de vérifier l’étanchéité et la robustesse de la tuyauterie qui est soumise à des pressions de 207 bars (1,3 fois la pression habituelle). Ensuite, les opérateurs s’attaqueront à l’inspection de la cuve du réacteur : le combustible y est logé et la fission nucléaire s’y déroule. Un robot (machine à inspection de service appartenant à une filiale d’Areva) remplace l’homme et effectue des tests : envoi d’ultrasons, gammagraphie, inspection télévisuelle… Enfin, une dernière grosse opération suivra avec le test d’étanchéité et de résistance de la paroi en béton du bâtiment réacteur : l’“épreuve d’enceinte”. L’opération consiste à mettre sous pression l’intérieur de cette cloche jusqu’à 5 fois la pression atmosphérique (soit 5 bars) afin de simuler les conditions d’un accident majeur et d’observer la bonne tenue du conf inement. Au cours de cette visite décennale, la centrale de Gravelines va procéder au changement de pièces importantes comme des générateurs de vapeur. L’ensemble de ces opérations doit lui permettre de gagner en durée. Et d’attendre de voir comment sera envisagée la politique nucléaire du nouveau gouvernement.