L’internationalisation indispensable des biotech régionales

Le grand rendez-vous des acteurs des sciences du vivant, organisé par Eurasanté et le pôle Nutrition Santé Longévité a récemment réuni près de 1 400 visiteurs de plus de 35 pays, autour du transfert de technologies et de la valorisation du secteur.

Le stand régional, sur la 7e convention d'affaires Biofit.
Le stand régional, sur la 7e convention d'affaires Biofit.

Le grand rendez-vous des acteurs des sciences du vivant, organisé par Eurasanté et le pôle Nutrition Santé Longévité a récemment réuni près de 1 400 visiteurs de plus de 35 pays, autour du transfert de technologies et de la valorisation du secteur.

Forte de plus de 1 000 entreprises pour 30 800 salariés, la filière santé régionale pèse lourd dans l’économie des Hauts-de-France, avec un chiffre d’affaires de plus de 12 milliards d’euros. Le sous-secteur de la pharma-biotech-nutrition compte à lui seul 12 875 salariés pour un chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros. On connaît les grands noms tels Genfit, LFB, Lesaffre, AlzProtect et Diagast, mais bon nombre de pépites régionales gravitent autour de ce secteur.

Renforcer l’attractivité 

«C’est le moment où les grands laboratoires pharmaceutiques, les entreprises de biotechnologie et du diagnostic, les investisseurs et les académiques viennent à la rencontre des porteurs de technologies et de brevets pour renforcer leurs projets et signer des contrats», se réjouit Etienne Vervaecke, directeur général d’Eurasanté. Avec trois domaines phares – l’industrie pharmaceutique, l’industrie vétérinaire et les diagnostics –, Biofit s’est rapidement imposée comme le point de rencontre européen où naissent des collaborations entre académies et industries. Le visitorat en est d’ailleurs une preuve puisque 90% des 70 investisseurs présents ne sont pas français. Sur les 1 400 visiteurs, plus de 50% sont étrangers. «Alors qu’il y a cinq ans, on investissait en France, aujourd’hui il faut s’internationaliser, c’est un facteur d’accélération du processus du développement des entreprises», analyse Etienne Vervaecke. Cette année, Biofit a d’ailleurs connu une croissance de 30% des délégations présentes et est passée à la vitesse supérieure avec une nouvelle fonctionnalité : une plateforme de partnering, qui a donné naissance, en 2017, à plus de 1 000 deals générés. Elle met en relation les profils des bio-entrepreneurs, avec les start-up et entreprises en recherche de ces ressources. Une dizaine d’entreprises régionales étaient présentes sur Biofit. Parmi elles, e-Zyvec, créée en 2016 par Carine de Bettignies et Sylvain Julien, et incubée à Eurasanté. La start-up a développé des outils de génie biologique pour mesurer l’ADN, à destination de la recherche privée ou publique. «Nous pouvons aussi intervenir dans le domaine de la protection de l’environnement, nous nous sommes spécialisé dans le conseil, en concevant, par exemple, des vecteurs d’ADN et leurs produits», explique Carine de Bettignies. Récemment, e-Zyvec a bouclé une levée de fonds mais comptait sur Biofit pour rencontrer d’autres biotech et se confronter au marché. Organisée en alternance avec Strasbourg, la convention d’affaires va voir arriver une nouvelle ville dans son sillage puisqu’en 2019, Biofit aura lieu à Marseille, en collaboration avec le pôle Eurobiomed, la région PACA et la Ville de Marseille.