L’emploi dans l’ESS au plus haut depuis deux ans

À l’occasion du Mois de l’économie sociale et solidaire, la Cress a présenté les chiffres du secteur au 4e trimestre 2014. Si l’emploi recule de 1% en Picardie, il augmente de 1,3% dans l’ESS.

Jean-Michel Bondu a introduit la présentation des chiffres de l’ESS au 4e trimestre 2014.
Jean-Michel Bondu a introduit la présentation des chiffres de l’ESS au 4e trimestre 2014.
Jean-Michel Bondu a introduit la présentation des chiffres de l’ESS au 4e trimestre 2014.

Jean-Michel Bondu a introduit la présentation des chiffres de l’ESS au 4e trimestre 2014.

En France, l’ESS représente 2,37 millions de salariés, soit 10,5 % de l’emploi. En Picardie, le secteur de l’économie sociale et solidaire se porte bien, puisqu’il affiche au 4e trimestre 2015 le plus haut taux d’emploi depuis deux ans. « L’ESS est aujourd’hui pleinement reconnue comme socialement utile, économiquement performante et politiquement indispensable », remarque Mathieu Debeire, directeur adjoint de la Cress Picardie. L’emploi continue de progresser (+1,7%), et cela, au sein de tous les départements. Les associations, les coopératives, les mutuelles et les fondations restent les branches les plus porteuses. Les sports et loisirs, les arts et spectacles et l’accueil d’enfants sont les secteurs qui ont connu la plus grande hausse d’activité par rapport au 4e trimestre 2013.

Focus petite enfance
« Les chiffres ne disent pas tout, nous avons souhaité nous attarder sur le secteur de la petite enfance. S’il ne rassemble que 2% de l’emploi, c’est une branche importante dans la vie d’un territoire », explique Mathieu Debeire. La Picardie rencontre d’importantes difficultés sur la garde des enfants de moins de 3 ans avec 6,3 places pour 100 contre 16 au national (hors Île-de-France). Les associations restent majoritaires dans ce secteur, et sont bien souvent à l’initiative des politiques locales en développant une offre de service à partir d’un besoin exprimé. En Picardie, l’ESS représente près de 13% des effectifs. Sur le terrain, les acteurs sont confrontés à une baisse des financements publics ainsi qu’à une hausse de la surcharge administrative. Pour pallier ces difficultés, beaucoup d’associations font le choix de mettre en place des conventions d’objectifs avec des partenaires multiples. « Nous avons aussi constaté une dégradation de la qualité de l’emploi avec une hausse des temps partiels ainsi que des amplitudes horaires de plus en plus importantes », note Mathieu Debeire. Pour Blandine Commun, directrice du centre social rural de Lamorlaye (Oise), la baisse de subventions, l’intérêt des élus pour des structures privées ainsi que les évaluations très régulières sont autant de freins au développement de l’offre associative. Pourtant, sa structure, qui se compose de deux haltes-garderies -155 enfants-, deux relais assistantes maternelles qui conseillent 250 professionnels chaque année, ainsi qu’une crèche familiale regroupant 120 enfants, est aujourd’hui un pilier pour de nombreux parents. « Notre force en tant qu’association c’est d’être innovant réactif », souligne Blandine Commun. « Sur Lamorlaye, les demandes sont très spécifiques, puisque beaucoup de familles sont salariées du secteur hippique avec un besoin de garde entre 5h et 13h », précise-t-elle. En six mois, le centre social rural de Lamorlaye a pu proposer un accueil exceptionnel en semaine de 5h à 7h et le week end de 5h à 13h.