L’EDHEC veut être l’école la plus influente du monde des affaires

La rentrée s’annonce sous de bons auspices pour la business school. Un nombre d’étudiants et un corps professoral qui s’étoffent, des activités de recherche mondialement reconnues… L’EDHEC poursuit ses ambitions avec un objectif : rester dans le peloton de tête et, pourquoi pas, ravir la première place à HEC…

Benoît Arnaud, directeur de la formation continue et Olivier Oger, directeur général d'EDHEC Business School.
Benoît Arnaud, directeur de la formation continue et Olivier Oger, directeur général d'EDHEC Business School.
D.R.

Benoît Arnaud, directeur de la formation continue, et Olivier Oger, directeur général d'EDHEC Business School.

Avec un budget annuel de 87 millions d’euros, l’EDHEC se hisse en troisième place, après l’ESSEC (100 M€) et HEC (125 M€). Une place dont le groupe n’a pas à rougir, mais Olivier Oger, directeur général d’EDHEC Business School, ne serait pas contre gravir quelques échelons : «Il faut rappeler dans un premier temps que nous sommes une école en bonne santé. Notre budget est équilibré : 60% sont financés par les scolarités, 36% par les entreprises et 4% par les subventions. L’an dernier, ces aides s’élevaient à 5,6% et nous savons bien que ça n’ira pas en augmentant. Mais notre modèle reste tourné vers les entreprises.» Et ces dernières le lui rendent bien, puisque, pour la majorité des écoles, le financement par les entreprises – en partie via la taxe d’apprentissage – avoisine en général les 15%. Il faut dire que l’EDHEC construit aussi sa notoriété sur la recherche : «en économie-finance, nous sommes les premiers sur le classement américain», poursuit Olivier Oger. Deux des professeurs sont d’ailleurs classés parmi les dix meilleurs Français de leur discipline (Florenzio Lopez De Silanes, spécialiste de la gouvernance bancaire, et Giuseppe Bertola, éminent spécialiste de l’économie européenne).

Progression des effectifs. Pour cette rentrée 2014-2015, la business school a accueilli 6 400 étudiants (200 de plus que l’an passé), dont 593 en niveau Bachelor (après une prépa) et 360 issus de concours étrangers (contre 254 en 2013-2014). «Cette rentrée est aussi marquée par l’arrivée d’un nouveau doyen du corps professoral et de la recherche : Christophe Roquilly, un professeur historique de droit à l’EDHEC», ajoute Olivier Oger. Avec une caractéristique de taille : il dirigera six adjoints, dont un seul Français ! Preuve, une nouvelle fois, que la business school mise beaucoup sur son rayonnement à l’international. Quant à l’ESPEME, le programme post-bac en quatre ans du groupe, il s’appellera désormais BBA EDHEC (Bachelor in Business Administration) et bénéficiera ainsi des dernières mises aux normes internationales. Ces étudiants peuvent ensuite introduire un autre programme de l’EDHEC ou entrer dans la vie active.

Plus de bourses et des innovations. Si les business schools sont souvent décriées pour leurs coûts de scolarité trop élevés, l’EDHEC essaie de faire bouger les lignes. «Nous avons doublé nos bourses pour les mentions bien et très bien au bac : sur 593 étudiants, plus de 150 en ont bénéficié», poursuit le directeur général. L’école vient aussi d’adhérer au réseau QTEM1, qui regroupe les business schools les plus avancées en matière d’analyse quantitative (big data, analyse de données). Elle sera la seule école française. Dix élèves bénéficieront ainsi d’un double diplôme EDHEC/QTEM. Forte de son engagement auprès du monde entrepreneurial, l’EDHEC a été classée 2e de France en formation continue ; 10 M€ de budget y sont ainsi consacrés avec près de 10 000 étudiants. «L’Executive MBA, déjà présent à Lille avec une soixantaine d’inscrits, sera ouvert sur notre campus parisien en février 2015. Nous voulons accompagner davantage les groupes régionaux et nationaux dans leur développement international», détaille Benoît Arnaud, directeur formation continue du groupe. Avec aussi une accélération de l’innovation pédagogique : «les nouvelles générations de dirigeants n’apprennent plus comme autrefois. Ils le font par des vidéos, les réseaux sociaux ou les expériences. Nous avons donc inventé le ‘Management augmenté’ avec des séminaires d’immersion», poursuit-il. Derniers en date : l’immersion dans un CHU pour comprendre l’attitude à adopter en cas d’urgence, ou encore la collaboration avec des unités militaires pour savoir comment motiver ses troupes ! «Nous lançons aussi le ‘MSc in Creative Business’, qui répond à une demande forte des entreprises dans le développement de nouveaux produits. Ce programme est monté en partenariat avec HEC Montréal», ajoute Olivier Oger.

Plan stratégique 2020. Réuni en juin dernier, le conseil d’administration a planché sur un credo (celui de l’école depuis de nombreuses années) : « EDHEC for business». Autrement dit «se démarquer et faire de l’école la plus influente du monde des affaires». Une soixantaine de professeurs seront recrutés d’ici cinq ans sur les cinq campus (Lille, Paris, Nice, Londres et Singapour), pour aboutir à un corps professoral de 200 intervenants. Une direction de l’innovation pédagogique a été créée et le groupe va intensifier ses «EDHEC Research Day», des journées organisées à Paris et Londres où les professeurs présentent leurs recherches aux entreprises et au grand public. Lille devrait d’ailleurs être la prochaine sur la liste, probablement en 2015. «Si la recherche n’aboutit qu’à des écrits académiques, quel gâchis !», avoue Olivier Oger. C’est aussi une refonte de la communication corporate avec la parution d’un nouveau magazine (Otherwise) . Mais, surtout, l’EDHEC met le paquet sur le budget : 150 millions d’euros en 2020 pour 7 500 étudiants en formation première et 15 000 en formation continue.

1 . Quantative Techniques for Economics and Management.

 L’incubateur EDHEC

61 entreprises ont d’ores et déjà été créées. Parmi elles : Occazoo, Lemon Tri, Bankeez, Wallfinance, Senya International, Page Yourself… «Il y a une vraie tendance. Les élèves créent de plus en plus tôt : en général trois ans après l’école. Sur notre incubateur, 85% des entreprises ont survécu», détaille Benoît Arnaud. Plus d’infos : http://edhec-young-entrepreneurs.fr/