L’avenir de l’eau en Hauts‑de‑France

L’ensemble des acteurs de l’eau sur le territoire ont répondu aux questions et remarques de la salle.
L’ensemble des acteurs de l’eau sur le territoire ont répondu aux questions et remarques de la salle.
D.R.

L’ensemble des acteurs de l’eau sur le territoire ont répondu aux questions et remarques de la salle.

La Commission territoriale de la Somme a présenté récemment les plans d’action 2016‑ 2021 permettant de régir l’avenir de l’eau au sein de la nouvelle grande région. Une occasion de réunir maires, élus et acteurs de l’eau. 

Depuis les années 2000 et la directive-cadre sur l’eau adoptée par l’Union européenne, l’objectif pour tous les États membres est de veiller à la qualité de l’eau sur leur territoire. Pour cela un plan d’action très spécifique est mis en place pour une durée de six ans : le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE). Les représentants de l’Agence de l’eau et de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) ont profité de l’occasion pour présenter également leur Plan de gestion des risques d’inondation (PGRI) ainsi que le programme de mesures du Plan d’action pour le milieu marin (PAMM), qui contribuent eux aussi, grâce à une démarche globale et cohérente, à améliorer la gestion mais aussi la qualité de l’eau. Le bassin Artois-Picardie s’étend sur 20 000 km, compte 8 000 km de cours d’eau et 270 km de côtes. Chaque année, 310 millions de m3 d’eau potable – 96% provient de l’eau souterraine – sont produits par an pour les 4,7 millions d’habitants, dont 75% sont des urbains. Sur le bassin, le coût moyen de l’eau par mètre cube est de 4,40 euros.
Une démarche cohérente “Nous avons désormais notre feuille de route pour les six ans à venir”, s’est félicité Bernard Lenglet, président de la Commission territoriale de la Somme, soulignant également “une cohérence d’ensemble” entre les plans présentés. Le SDAGE prévoit un investissement de 2,2 milliards d’euros pour assurer la qualité des cours d’eau qui jalonnent le territoire, mais également les nappes et le littoral. Pour cela, le nouveau plan s’est fixé plusieurs nouveaux objectifs parmi lesquels la restauration de l’écosystème, la maîtrise des pollutions agricoles ou encore la préservation des zones humides. Soixante captages prioritaires sur des zones à trop fort taux de nitrates ou de produits phytosanitaires sont également été désignés sur le bassin. La priorité sur ces espaces est de préserver la qualité des nappes. D’ailleurs, en 2021, 94% d’entre elles doivent être en bon état. “Ce plan présente des ambitions communes avec le PAMM et le PGRI et comptabilise cinq enjeux (ndlr, biodiversité, eau potable, inondations…) et sept objectifs (ndlr, état écologique, chimique, quan
titatif…)”, note Cyrille Euverte, de l’Agence de l’eau Artois-Picardie, chargé de présenter le nouveau schéma départemental. “Nous avons mis en place une consultation du public avant la rédaction de ce programme. Nous avons reçu 800 remarques, un tiers d’entre elles ont entraîné une modification du SDAGE” ajoute-t-il.
Une rencontre faite pour échanger La tenue de la Commission territoriale a aussi permis à tous les élus présents de s’exprimer et de faire part de leurs éventuelles inquiétudes ou interrogations comme l’a rappelé Olivier Thibault, directeur de l’Agence de l’eau ArtoisPicardie. “Je voudrais insister sur le fait qu’aujourd’hui est un moment important pour nous, a-t-il déclaré avant de compléter : C’est le moment où l’on peut échanger, tester nos
idées et prendre en compte vos remarques.” L’articulation de ces trois plans est “une première”, a rappelé Olivier Prevost de la DREAL. “Ces plans concernent tout le monde, la population, l’agence, les collectivités comme les services de l’État”, a-t-il souligné. Pour ce qui est de la gestion des inondations, tout est parti d’une page blanche. Cinq objectifs – mise en place d’une gouvernance, favoriser le ralentissement des écoulements, améliorer la connaissance des risques… –, déclinés en seize orientations et en quarante dispositions, ont émergé de cette réflexion collective. Pour la première fois, l’enjeu économique lié aux inondations – difficulté de développement d’un territoire, gestion de la crise… – a été pris en compte. Sur le bassin Artois-Picardie, 54 000 personnes habitent sur des territoires susceptibles d’être le théâtre d’inondations.

Diane LA PHUNG