L’apprentissage avant tout au Pourquoi Pas
Sandrine et Régis Menu tiennent le Pourquoi Pas à La Fère depuis 2001. Ce restaurant leur a permis de former une quinzaine d’apprentis. Tous deux sont issus de cette filière et sont aujourd’hui restaurateurs et chefs d’entreprise. Cette réussite est le moyen de démontrer la force de cette démarche d’apprentissage.
Ils sont fiers de ce titre. Il marque les capacités qu’ils ont démontrées pour réussir dans la restauration. « Nous sommes devenus maîtres d’apprentissage et le but est de transmettre notre passion tout en montrant la réalité des choses », indique Sandrine Menu. La restauratrice, gérante du restaurant le Pourquoi Pas à la Fère, s’implique à fond dans la démarche de l’apprentissage. Son mari Régis et elle sont tous deux d’anciens apprentis.
Une quinzaine d’apprentis formés
Ils veulent démontrer que ce système n’est pas une fin en soir, mais bien une possibilité offerte vers la réussite. « L’apprentissage était, il y a 15 ans, réservé aux jeunes qui ne savaient pas ce qu’ils voulaient faire. Aujourd’hui, nous sommes chefs d’entreprise et employeurs. Nous formons nos apprentis », poursuit-elle.
Tous deux sont passés par le CFA du département. Ils s’y sont rencontrés avant de comprendre qu’ils avaient le même intérêt à évoluer ensemble. Un parcours semé d’expérience a commencé pour eux. « En sortant de l’apprentissage, l’objectif était d’avoir de l’expérience chez différents patrons dans différents pays », racontet- elle. L’enrichissement leur a permis de se faire à l’idée qu’ils devaient chercher à monter leur propre affaire. Un premier restaurant est né de cette idée à Chimay en Belgique. Pour des raisons familiales, ils l’ont revendu et se sont installés à La Fère (voir encadré). Depuis cette installation, « nous avons formé une quinzaine d’apprentis ».
Le couple s’implique à fond dans cette démarche d’apprentissage et ne cesse de répéter la même chose : l’apprentissage n’est en rien une roue de secours pour un jeune qui ne sait pas ce qu’il doit faire dans ses études. Preuve de cette implication, « nous prenons les jeunes en préapprentissage. Nous avons une dérogation spéciale pour les former dès l’âge de 14 ans », souligne-t-elle. La restauratrice de 39 ans ne voit que des points positifs dans cette approche. « Il faut impliquer l’apprenti dans la vie de l’entreprise. Mais il faut que l’employeur comprenne que l’apprenti ne remplace pas un salarié. Il est là pour apprendre », rappellet- elle. Pour toutes ces raisons, Sandrine Menu a décidé de devenir formatrice. Elle se donne une année pour cela en utilisant le principe de validation des acquis de l’expérience (VAE). Elle espère ainsi changer les attitudes et les habitudes en mettant son expérience au profit des futurs jeunes qu’elle pourrait former.