Événement

L’ancien ministre Benoît Hamon invité de l’association MultiCité à Saint-Quentin

L’association MultiCité a invité fin 2023 Benoît Hamon à venir échanger sur la question de l'évolution du rapport au travail. L’ancien ministre, auteur de la loi de 2014 sur l'ESS, aujourd’hui directeur de l’ONG Singa, a eu une parole à la fois politique sur l’inclusion des migrants et sociale sur la gouvernance démocratique au sein des entreprises.

« L’ESS essaie d’être la plus inclusive possible », a déclaré Benoît Hamon face aux acteurs locaux venus l’écouter.
« L’ESS essaie d’être la plus inclusive possible », a déclaré Benoît Hamon face aux acteurs locaux venus l’écouter.

Après Jean Gatel, ancien secrétaire d’État à l’Économie sociale et au développement local l’an dernier, Gauthier Duvent, président de l’association MultiCité  a, pour l'édition 2023 du mois de l’Économie sociale et solidaire, invité à Saint-Quentin, l’ancien ministre Benoît Hamon, auteur de la loi du 31 juillet 2014 relative à l’Économie sociale et solidaire. Une parole attendue des acteurs de l’ESS locaux sur la thématique retenue, l’évolution du rapport au travail mais aussi plus globalement sur l’impact des valeurs portées par l’Économie sociale et solidaire en termes d’inclusion.

Travailleurs étrangers

La question de l’accès à un emploi et donc de l’inclusion, le dirigeant de l’association Singa l’a d’abord abordée au travers de la migration, avec une parole politique forte : « L’association Singa remplit une mission d’intérêt général, le sort des Syriens, Afghans, Érythréens… n’a rien de comparable à celui des Ukrainiens, l’inclusion des Ukrainiens est un exemple réussi. Ce qu’on a voulu faire pour l’Ukraine, on n’a pas voulu le faire pour les autres. » Et d’inciter les citoyens à envisager « la migration comme une solution plutôt qu’un problème, une solution pour conserver dans les territoires les commerces de proximité, les services publics, les écoles, la maternité... ».

Travailleur et citoyen

L’ancien ministre a abordé la question du travail au regard du dialogue social dans les entreprises et du rapport entre l’individu, travailleur à l’intérieur et citoyen à l’extérieur. « L’idée de l’Économie sociale et solidaire est, au départ, de rapprocher le fonctionnement de la cité de celui de l’entreprise », a rappelé Benoît Hamon, avec un objectif affiché de « casser le lien entre l’argent investi et le pouvoir qu’il donne » et de penser le fait d’entreprendre comme une entreprise collective avec une gouvernance démocratique. 

Benoît Hamon pense que pour apaiser le climat social dans la cité, il y a quelque chose à emprunter du dialogue social de l’entreprise. Et l’ancien ministre de redire qu’il est partisan du revenu universel et de s’en expliquer en prenant notamment appui sur l'exemple des salariées du secteur de la santé  : « Un revenu universel de 750 euros, qu’ est ce que cela change pour elles ? Une forme d’aisance financière qui va leur donner un argument pour discuter, le revenu universel c'est l’oxygène à partir duquel vous avez la possibilité de négocier pour améliorer les conditions de travail. »

Travail et emploi

Benoît Hamon analyse le revenu universel « comme un instrument d’approfondissement de la démocratie qui donne plus de pouvoir au citoyen dans l’entreprise et lui permet d’exercer ses droits ». « Le revenu universel libère le travailleur de la seule dépendance au salaire », a résumé l’ancien ministre avant d’ouvrir la discussion sur le travail et l’emploi « on ne peut résumer le travail à l’emploi », le revenu universel permet aussi de reconnaître le travail sous toutes ses formes, y compris le bénévolat. 

Les travailleurs en quête de sens sont aujourd’hui nombreux à se tourner vers le secteur de l’ESS et pour l’ancien ministre, l’ESS devrait être amenée à prendre toute sa place dans des domaines comme l’écologie, la cohésion sociale… de nouveaux métiers apparaissent aujourd’hui qui vont nécessiter de revoir l’organisation du travail et de rémunérer correctement les collaborateurs, au risque de connaître un turn-over important, situation que le CEO de Singa, connaît au sein même de son ONG.

Un forum ESS sous le signe de l’engagement

L’association MultiCité a organisé un Forum ESS au Palais des sports de Saint-Quentin dans le cadre du mois de l’ESS avec un éclairage particulier sur l’économie du réemploi et le développement durable. Jouets de seconde main, meubles relookés...autant de bonnes idées en cette période de fêtes de fin d’année synonyme de cadeaux pour petits et grands.

Son directeur Gauthier Duvent a profité de cette occasion pour mettre à l’honneur un jeune homme qui, après avoir fréquenté le Centre social du Vermandois en tant qu'habitant du quartier, a choisi d’y effectuer une mission de service civique. Elias Boubaker a donc travaillé au sein de la structure en parallèle de ses études, l'étudiant  ayant choisi le commerce international comme orientation professionnelle. Cet engagement au service de la collectivité a été salué par Jean-Michel Bertonnet, représentant Frédérique Macarez, maire de Saint-Quentin et Julien Dive, député de l’Aisne.

Durant huit mois, Elias Boubaker a assuré une mission de service public au sein du centre social du Vermandois.